Rétrospective « Jean-Charles de Castelbaljac »

Les Abattoirs – Toulouse, du 12 décembre 2025 au 23 août 2026

C’est une explosion de couleurs, un feu d’artifice d’idées, un voyage dans l’esprit d’un créateur hors norme. À partir du 12 décembre 2025, le musée des Abattoirs – Frac Occitanie Toulouse consacre une vaste rétrospective à Jean-Charles de Castelbajac, figure singulière qui, depuis un demi-siècle, brouille avec délectation les frontières entre la mode, l’art et le design. Que nous prépare encore ce diable d’homme après son triomphe à Notre-Dqame-de-Paris ?

Né en 1949 à Casablanca, Jean-Charles de Castelbajac descend d’une illustre lignée du Béarn. Son père, le vicomte Jean de Castelbajac, appartenait à une ancienne famille du Sud-Ouest dont les armoiries ornent encore le château familial. L’enfance du jeune Jean-Charles se déroule dans un univers à la fois religieux et militaire, empreint d’un certain sens du devoir et du symbole. De là sans doute son goût pour les uniformes, les codes, les blasons, qu’il détournera plus tard avec humour dans la mode.

Mais l’aristocratie de Castelbajac n’est pas figée : il la dynamite. Ce fils de noble s’est toujours vu comme un chevalier du pop art, troquant les armoiries familiales contre les icônes de Mickey, Snoopy ou Popeye. Il s’amuse des hiérarchies, fusionne le sacré et le profane, le streetwear et la liturgie, le chasuble et le sweat à capuche. L’imaginaire est sa seule monarchie.

Dans les années 1970, Jean-Charles de Castelbajac impose un style inclassable : robes faites de couvertures, manteaux d’armée transformés en œuvres d’art, silhouettes taillées dans des draps ou des peluches. Son talent consiste à mélanger l’enfance et l’iconographie pop, bien avant que le mot « up-cycling » ne soit à la mode. Ses défilés sont des performances : on y croise Andy Warhol, Keith Haring, Madonna ou encore Lady Gaga, qui ont tous succombé à sa fantaisie contagieuse. En parallèle, il conçoit des objets, des meubles, des costumes liturgiques pour Jean-Paul II, des fresques monumentales ou encore les uniformes des hôtesses d’Air France ou les chasubles de Notre-Dame.. Chez lui, le design devient langage poétique.

Aux Abattoirs à Toulouse, exposition « L’Imagination au pouvoir » du 11 décembre 2025 au 23 août 2026 rassemble près de 300 œuvres de Jean-Charles de Castelbaljac : vêtements iconiques, dessins, archives, photographies et installations immersives.