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Le village de Voronovo se trouve à 60 km au sud-ouest de Moscou. Le domaine avait appartenu au Comte Ivan Vorontsov à partir des  années 1740, grâce à son mariage avec Maria Volhynie, descendante des Volhynie, anciens propriétaires du village.

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L’église jaune de style baroque à proximité de la maison, l’église du Sauveur Miséricordieux, date de 1763 et le clocher, du 19ème siècle.

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Le 17 décembre 1775, de retour de Kalouga, l’impératrice Catherine II et sa suite firent une halte deux jours à Voronovo, accueillis royalement par le Comte et la Comtesse Vorontsov dans leur demeure.
Dans les années 1790,  Artem Vorontsov entreprit des travaux ambitieux pour améliorer le domaine. Il fit appel à des architectes russes renommés pour reconstruire la maison principale et en faire un véritable palais. Cependant, au bord de la faillite, il fut contraint de trouver un acheteur.

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En 1800, le comte Fedor Rostopchine acheta Voronovo pour la somme de 300 000 roubles, un prix bien inférieur au prix demandé. Les Rostopchine résidèrent à Voronovo pendant 12 années, se déplaçant uniquement les mois d’hiver à Moscou.

Le comte Rostopchine avait été le favori du tsar Paul 1er de Russie. Sa famille vivait auparavant à Saint-Petersbourg, où Sophie, future Comtesse de Ségur, était née le 19 juillet 1799. Elle avait le tsar Paul 1er pour parrain. Mais l’arrivée au trône du tsar d’Alexandre 1er éloigna du pouvoir Rostopchine, qui préféra démissionner et s’installer dans leur nouveau domaine.

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A Voronovo, le comte Rostopchine se consacrait à l’éducation de ses enfants et à la gestion du domaine qui, à cette époque, incluait le village et des serfs. Il fit construire un somptueux haras pour 100 chevaux, réaliser un jardin paysager dans le parc et installer des escaliers reliant la maison hollandaise (maison adjacente à la demeure datant de la fin du 18ème siècle) au lac et au jardin. Il introduisit de nouvelles méthodes de cultures avec des ingénieurs étrangers, créer des pelouses spéciales pour l’acclimatation et l’élevage des chevaux persans. La demeure abritait une riche collection de peintures et une vaste bibliothèque. Sophie, surnommée  Sofaletta (Софалетта), vivait dans cet univers et aimait déjà écrire avec sa plume, malgré les critiques de sa mère. Les Rostopchine recevaient parfois des intellectuels étrangers, comme Madame de Staël.

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Le 14 septembre 1812, Rostopchine, alors nommé gouverneur de Moscou par le tsar Alexandre 1er, choisit d’incendier la ville au lieu de la livrer à Napoléon.

Le 20 septembre, l’approche d’un corps d’armée français sur Voronovo étant imminent, Rostopchine prit la décision d’incendier sa demeure et le haras, comme il avait fait pour Moscou. Il planta un panneau avec : « Les Français…Ici, vous ne trouverez que des cendres. » Les troupes de Napoléon se servirent de l’église jaune comme écuries.

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Après quelques années d’exil en France, période pendant laquelle il maria sa fille Sophie au Comte de SégurRostopchine fit reconstruire Voronovo, dont son fils Andrei hérita ensuite. A deux reprises, en 1839 et 1842, Gaston de Ségur, fils de la Comtesse de Ségur, est venu résider à Voronovo et a réalisé des croquis du domaine, de précieux documents pour les chercheurs.

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En 1858, le domaine fut acquis par la famille Sheremetev, riche famille de nobles au service des tsars sur plusieurs générations. Les Sheremetev firent reconstruire en grande partie la demeure dans le style néo-baroque. Elle resta dans les mains de la fille de Serge Sheremetev jusqu’en 1917.

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En 1949, la demeure fut transformée en une maison de vacances. Actuellement, le domaine est un centre hôtelier privé de remise en forme, comprenant la demeure, la maison hollandaise, le parc, le lac et des forêts. (Merci à Agnès pour ce reportage – source : История | ФБУЗ « Лечебно-реабилитационный центр Минэкономразвития России » официальный сайт)