Qui n’a jamais eu envie d’être invité par le prince et la princesse Salina, à goûter le fameux timballo servi au dîner organisé le soir de leur arrivée à Donnafugata.
L’histoire du chef d’œuvre de Visconti est bien connu, la recette du timballo l’est moins ou pas du tout, en France.
“ Che profumo”, quel parfum, dit la voisine du prince quand celui-ci en découpe une part.
Pour ceux qui ont envie de se lancer dans une grande expérience culinaire, en voici la recette.
Version princière
Ingrédients pour 6 personnes
Pour la garniture
1/2 poulet bouilli
100 g de champignons frais
100 g de foies de poulet
200 g de jambon cuit
100 g de saucisse
120 g de petits pois cuits al dente
beurre
500 g de macaronis
Pecorino sicilien ou du parmesan
3 œufs durs tranchés
sel
poivre
huile d’olive
persil
1 truffe ( blanche ou noire)
Pour la béchamel
4 jaunes d’œufs
4 cuillères à soupe de farine
sel
une pincée de cannelle
1/2 litre de lait
Préparation
1. Préparez la béchamel
2. Préparez des boulettes de viande avec 200 g de poulet bouilli haché, mélangé avec 1 œuf, 100 g de jambon cuit coupé en lanières, 2 cuillères à soupe de pecorino sicilien (ou parmesan), du persil haché et une pincée de sel. Faites-les frire dans de l’huile d’olive gardez-les de côté.
3. Pendant ce temps, faites revenir le reste de poulet et de jambon dans un peu de beurre, ajoutez les foies, les saucisses, les champignons, les boulettes, les petits pois et faites cuire quelques minutes.
4. Une fois cuits, placez-les dans une casserole, ajoutez quelques cuillerées de sauce à la viande, et laissez cuire encore quelques minutes pour mélanger tous les ingrédients.
6. Faire bouillir les macaronis al dente, égoutter et assaisonner avec la sauce à la viande, beaucoup de parmesan et laisser refroidir.
7. Beurrez un moule dont le fond se détache et recouvrez le fond et les bords avec la pâte brisée. Il est important qu’elle dépasse un peu des bords afin de pouvoir refermer facilement la timbale avec le reste de pâte.
8. Versez sur la moitié des macaronis, la viande, les œufs, le fromage râpé, la truffe noire en tranches, que beaucoup n’ajoutent pas, et recouvrez avec le reste des macaronis auxquels vous donnerez une forme légèrement bombée sur laquelle vous verserez la crème béchamel que vous laisserez bien imbiber la farce.
9. Fermez la timbale avec le reste de pâte brisée en appuyant bien sur ses bords pour bien le faire adhérer.
10. Enfin, badigeonnez la surface d’œuf battu et faites cuire environ 45 minutes au four à 180 degrés. Laisser reposer la timbale 5 minutes et servir immédiatement.
Une recette élaborée qui vaut la peine d’être essayée, si on en a le courage.
Version simple. Plus simple, moins princière, mais aussi goûteuse.
Ingrédients pour 6 personnes
Macaronis gr 400
Abats de poulet (foie, gésier, cœur)– 3 ou 4
Champignons séchés 80 g
Dés de jambon 200g
Parmesan râpé 100 g
Une petite poignée de petits pois
Un demi verre de vin blanc
La moitié d’un oignon
Concentré de tomate
huile, sel, poivre
Deux pâtes brisées
Préparation :
Faire revenir l’oignon râpé dans l’huile avec un peu de concentré de tomate
Ajouter les abats de poulet (bien lavées à l’eau et au sel), coupées en petits morceaux
Faire dorer à feu vif et déglacer avec le vin blanc
Ajouter les champignons séchés, réhydratés dans l’eau chaude pendant quelques heures, avec leur eau
Cuire le tout à feu doux environ une demi-heure
En fin de cuisson, ajouter une demi-petite noix de beurre et, si nécessaire, une pincée de sel
Faire bouillir les macaronis dans une grande quantité d’eau salée et les égoutter al dente
Assaisonner les macaroni dans un bol avec le beurre restant, le parmesan, les dés de jambon, les petits pois, la sauce aux champignons et les abats de poulet
Tapisser le fond et les bords d’une plaque à pâtisserie bien beurrée avec la pâte brisée
Verser les macaronis dans la timbale en pâte brisée
Recouvrir ainsi la timbale avec l’autre pâte
Décorer de quelques bandes de pâte brisée
Badigeonner de blanc d’oeuf
Mettre au four (modéré) pendant environ une demi-heure. Etonnez vos convives et régalez-vous avec l’une ou l’autre. (merci à Cosmo)
Régine ⋅ Actualité 2023, Bourbon-Deux-Siciles, Gastronomie, Italie 56 Comments
1 juin 2023 @ 05:34
Merci Cosmo de partager la recette de ce timballo que vous avez certainement savouré chez vos amis siciliens .
Toutefois je ne sais pas si je remplacerai pas la traditionnelle noix de muscade de la béchamel par de la cannelle,je craindrais qu’elle cache le parfum de la truffe . Mais si c’est la recette ,faisons confiance .
1 juin 2023 @ 12:33
J’ai eu le plaisir d’y goûter une fois. Je ne suis pas certain que la recette du plat qui m’avait été servi ait respecté la recette d’origine. Mais je me suis princièrement régalé.
1 juin 2023 @ 16:57
Merci Cosmo. 😎
Baboula, je pensais aussi à la noix de muscade.
Et pour badigeonner la pâte du jaune d’œuf..
2 juin 2023 @ 11:29
Cher Cosmo, ma réponse à la question (qui n’a jamais rêvé …) inaugurant votre article est simple ? Moi.
Ce plat d’aspect étouffe-chrétien ne me met pas du tout l’eau à la bouche et pour ne rien arranger, je ne suis pas fan du film de Visconti, qui m’a passablement enquiquiné. Il y a comme ça des chefs d’oeuvre en littérature comme en cinéma, à côté desquels on passe. Belle du Seigneur en est un autre. Ce livre m’est tombé des mains. Quant au Guépard, je l’ai vu une fois, ai peiné comme un malheureux à aller jusqu’au bout et n’ai jamais eu envie de le revoir.
Mais merci pour votre article !
1 juin 2023 @ 06:28
Version I ou version II on est loin de la « quiche du Couronnement » !
Merci Cosmo pour ce réveil tout en saveurs et en souvenirs.
1 juin 2023 @ 12:10
Une amie franco-britannique nous a fait cette quiche du couronnement. Elle est simple et délicieuse.
1 juin 2023 @ 06:51
Quelle merveilleuse idée d’article !
Ce moment est un de mes préférés avec la journée de chasse du Prince avec don Ciccio Tumeo , et la plus belle évocation gastronomique que j’ai lue .
La recette princière viendrait-elle des héritiers de G Tomasi ? J’y vois des petits pois et des truffes mais la saison ne coïncide pas ,il faut donc des truffes en conserve ?
En tout cas ce doit être un plat fabuleux.
Merci cher Cosmo de cette belle échappée.
1 juin 2023 @ 12:39
Cher Pelikan,
Je ne suis pas certain que la duchesse de Palma, dont j’ai évoqué les talents culinaires sur ce site, l’ait jamais préparé. J’en ai goûté, dans son palais, mais pas préparé par elle. Je confirme, c’est très bon
Amicalement
Cosmo
1 juin 2023 @ 21:22
La scène de chasse que vous évoquez, Pélikan, est une de celle qui m’a le plus surprise. Voilà que cette circonstance, qu’on pourrait qualifier de « scène du quotidien de cette époque », est si rare, portée à l’écran, qu’elle nous surprend par son décalage avec la nôtre. Et elle est si justement mise en scène que cela lui donne un caractère d’authenticité particulière.
Quel bonhomme ce réalisateur ! Celui-là aussi est dans mon Panthéon, de ceux qui nous font grandir.
1 juin 2023 @ 07:06
Ce film vu et revu est une pure merveille.
Par contre cette recette même allégée est bien lourde et sûrement longue à digérer…
Je me demande qui mange ce plat actuellement en Sicile.
1 juin 2023 @ 07:15
Euh non, merci. Ce sera sans moi.
1 juin 2023 @ 16:59
Robespierre, j’ai déjà remarqué que vous faisiez votre délicat pour les recettes. 😉
1 juin 2023 @ 07:25
Che delicioso 🥧 grazie mille 😋
1 juin 2023 @ 07:48
Si on enlève les macaronis, la saucisse,les petits pois, les œufs durs et si on remplace la pâte brisée par de la feuilletée, on obtient des bouchées à la reine et là, oui , ça me tente.
Sinon, c’est le crime parfait : une portion de ce timballo, un petit plongeon en piscine…et on coule à pic !
1 juin 2023 @ 10:13
J’aurais pu écrire ce post. J’aime les bouchées à la reine, avec la recette de la bouchée à la reine
1 juin 2023 @ 10:51
Mais enfin ne sont absolument pas les ingrédients des bouchées à la reine où il y a des ris de veau.
1 juin 2023 @ 13:58
Oui, Carissima, mais vous en trouvez facilement, vous, des ris de veau ? On remplace avec du poulet .
2 juin 2023 @ 12:55
J’en ai dégusté il y a deux semaines,mais c’était au restaurant . Si vous les commandez votre boucher se fera un plaisir de vous servir . Il n’y a plus de tripiers ,hélas, car j’aime cuisiner des feuilletés de ris de veau ,avec sauce porto ,ou sans sauce, au choix .
1 juin 2023 @ 15:18
Ou pas : maman met du poulet, du jambon, des champignons et des olives vertes et un peu de fromage râpé ce qui transforme la béchamel en sauce Mornay.
Pas de ris de veau chez nous : trop long à préparer…
1 juin 2023 @ 12:13
Si l’on enlève la pâte et la farce et qu’on les remplace par des patates et de la viande hachée on obtient un hachis Parmentier.
2 juin 2023 @ 12:57
On peut garder un ingrédient pour chaque repas sur au moins 5 jours .
Pardon Cosmo,je ne me moque pas .
2 juin 2023 @ 14:33
🤣🤣 Esquiline !
Si on enlève tout sauf la béchamel et qu’on ajoute hachis d’agneau sauce tomate 🍅et🍆 aubergines… on aura une moussaka…
On continue 😉😘?
1 juin 2023 @ 07:53
Je prends « Le Guépard » chef d’oeuvre sublime de Luchino Visconti, je prends Claudia Cardinale et Alain Delon à la beauté incandescente…et je laisse le Timballo qui me donne envie d’aller me commander une pizza à la Trattoria du coin …!!! 😣
1 juin 2023 @ 19:51
Moi, au contraire je suis très curieuse de goûter à ce plat extraordinaire. Même dans le roman c’est quelque chose de spécial qu’on ne mange pas tous les jours. Et puis on n’est pas obligé de s’en servir énormément, si on n’en a pas envie.
1 juin 2023 @ 23:12
Je plussoie ! En plus on s’imagine mal ingurgiter ce plat sous la chaleur estivale sicilienne, ça conviendrait davantage à un dîner après-ski par une nuit d’hiver glaciale 🤣
2 juin 2023 @ 18:10
C’est un peu je pense l’intérêt de ce passage, ce plat riche de parfums qui explosent après que le Prince a percé la croûte dorée, après le voyage en calèche et dans la poussière et le Te Deum pour évoquer la sensualité (sauvage?) de la Sicile.
Au début du roman est évoqué le parfum des roses ”Paul Neyron” (rose qui existe vraiment) qui acquiert avec le climat quelque chose de charnel .
1 juin 2023 @ 08:06
On doit écrire « …chez le prince de Salina… » car don Fabrizio a le patronyme de Corbera et les titres de prince de Salina, duc de Querceta, et marquis de Donnafugata.
1 juin 2023 @ 12:30
Votre remarque est totalement justifiée et je pense que chacun l’appréciera à sa juste mesure. Il est bon d’avoir des puristes du titre nobiliaire.
1 juin 2023 @ 08:10
Aah Cosmo ! Dans le genre étouffe-chrétien savoureux, ce timballo vaut la steak and kidney pie britannique, le pâté bourbonnais, ou encore le pâté de Pâques poitevin.
A y bien regarder, ça devait être à l’origine ( supposition), un bon moyen pour les ménagères des campagnes d’utiliser les restes qu’elles avaient sous la main ( quelques viandes et quelques féculents) . En les préparant bien, et en emballant le mélange dans une pâte maison, le tout joliment décoré, elles parvenaient à en faire un plat de fête .
Du grand art.
1 juin 2023 @ 08:11
Petit conseil pour ceux qui voudrait avoir le goût de la truffe et pas du goût traficoté, il suffit d’avoir un petit bocal de brisures de truffe. Ce sont des petits morceaux de truffes noires (Tuber Melanosporum), jus de truffe, sel et RIEN D’AUTRE. Ca coûte 14 € le petit pot de 15 gr chez un très bon producteur. Pour 6, ça revient à moins de 3 € par personne. C’est tout à fait raisonnable.
1 juin 2023 @ 21:02
Merci Stiernon. C’est noté.
1 juin 2023 @ 08:29
J’en fais une autre variante, encore moins princière, Cosmo me pardonnera….ne pas mettre de pâte brisée pour en faire une tourte, mais faire gratiner ce qui sert de farce, quand je ne mets pas de petits pois, je remplace par du céleri en branche.
Pour que rien ne change, il faut vraiment que tout change.
1 juin 2023 @ 12:40
Vous êtes plus que pardonné…remercié pour une bonne idée. Et votre référence à la phrase culte du film.
1 juin 2023 @ 19:55
Effectivement du céleri pour des petits pois, ça change de pays. Mais je goûterais volontiers quand même.
1 juin 2023 @ 08:40
Bof, bof, bof ! Je n’apprécie guère les tourtes, tartes salées, chaussons…qui contiennent un féculents tels que pomme-de-terre, légumes secs, pâtes -ici macaroni-
Pour moi c’est comme manger du pain avec des pâtes ou des frites !
1 juin 2023 @ 11:08
Cela me rappelle Menthe, lorsque j’ai dû batailler lorsque mon fils mangeait du pain avec des pâtes…il avait 12 ans !
Aujourd’hui, il me dit mais comment, j’ai pu faire ça !!!
Merci Cosmo, mais non pas pour moi.
1 juin 2023 @ 20:03
Je fuis quand je lis le mot « abats » !
1 juin 2023 @ 08:50
Cette recette a l’air délicieuse mais un peu trop compliquée pour moi car longue à préparer ! Mais rien qu’à la lire je régale mes babines !
1 juin 2023 @ 09:01
Joli sujet !
Comme toujours chez Visconti, tout est parfait.
Cela me donne envie de revoir pour la … 9e ou 10e fois !
1 juin 2023 @ 14:33
Pardon, je voulais évidemment écrire « cela me donne envie de revoir le film … »
1 juin 2023 @ 09:03
Oh my goodness ! A accompagner d’une énorme salade pour minimiser l’impact glycémique du plat.
Ca ressemble beaucoup aux huntsman pies anglaises de la même époque sans les pâtes.
1 juin 2023 @ 10:16
Nous ne sons pas des princes siciliens, mais ma maman faisait, avec l’aide d’une bonne, ce plat pour les grandes fêtes de famille, sans truffes et avec la muscade dans la béchamel. Un plat glorieux! Mais une fois les fêtes étaient « sanctifiées « aussi avec une cuisine qui ne comté pas les calories!
1 juin 2023 @ 12:47
A mon avis, les princesses siciliennes de l’époque ignoraient le chemin qui mène aux cuisines, se contenant de demander au Monsù ( c’est ainsi que l’on appelait le maître d’hôtel à Palerme ) de superviser les menus.
Merci de nous faire partager votre histoire familiale.
1 juin 2023 @ 11:49
Merci Cosmo.
Mais ça à l’air quand même un peu bourratif.
1 juin 2023 @ 12:48
Disons riche et goûteux ! A bannir de tout régime basse calorie. 😋
1 juin 2023 @ 13:35
Quel est le meilleur Cosmo, l’auteur ou le cuisinier ?
Vous choisirez le cuisinier puisque vous n’êtes pas orléaniste.
1 juin 2023 @ 12:35
L’un des plus beaux films du cinéma mondial
1 juin 2023 @ 13:45
Désolée de gâcher l’ambiance mais cela ne vaut pas la timbale milanaise de ma réputée grand-mère avec ris de veau , champignon , petites saucisses aux herbes
1 juin 2023 @ 13:47
Pour moi, sans les pâtes, mais nous ne sommes pas loin du vol au vent…et c’est aussi délicieux, autre version, le pâté berrichon. Tout cela est délicieux !
1 juin 2023 @ 19:28
Un des plus grands films de l’histoire du cinéma. Une merveille mais emprunt de tristesse.. On y assisté à la fin d’un monde. Je le place en tête de ma cinémathèque personnelle
Il n’y a plus de Visconti. Hélas.
2 juin 2023 @ 13:04
Je viens de regarder « Ludwig,le crépuscule des Dieux » Visconti savait décrire les fins de dynastie.
1 juin 2023 @ 19:42
Il manque un détail très important ! La pâte brisée est parfumée au Marsala !
Bon courage… c’est TRES long à réaliser, mais délicieux !
1 juin 2023 @ 19:45
Il faut aussi aller la voir la salle à manger du film, non pas en Sicile, mais au Palais Chigi d’Ariccia à côté de Rome; de même que la chambre et le bureau du prince Salina.
1 juin 2023 @ 23:32
Merci pour cette recette qui ravive le souvenir de ce magnifique film. Ayant de la famille italienne, j’en ai connu des déjeuners ou dîners de fête de 4 heures avec défilé interminable de plats divers et variés, primi, secondi, contorni et compagnie, d’où on ressort en titubant. Mais j’avoue que cette recette-là bat tous les records 🤣 Ça me rappelle une histoire racontée par une amie sarde qui se plaignait des repas de sa belle-mère, trop copieux à son goût ; après un déjeuner particulièrement gargantuesque qui s’était éternisé, sa belle-mère le soir venu se tourna vers ses invités qui sortaient quasiment de table et leur proposa de dîner, mais légèrement cette fois-ci, « una pizza leggera ! » 😂
2 juin 2023 @ 13:11
Chez mes grands parents italiens c’était la charcuterie puis le bouilli,le frit,le en sauce .Comme chaque invitée avait apporté un plat on était obligé de goûter à tout sous peine de vexer .
2 juin 2023 @ 06:49
Grand merci pour cet article
Passionné par ce film.
Je vais exécuter cette recette dès que possible
Sans les truffes …..