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En 1240, Louis IX, qui veut se débarrasser de l’emprise des marines italiennes pour le transport des troupes pour les croisades, s’intéresse à la position stratégique que représente Aigues-Mortes pour son royaume.

Il construit une route entre les marais et y bâtit la tour Carbonnière pour servir de tour de guet et ainsi protéger l’accès à la ville. Il construit ensuite la tour de Constance pour abriter sa garnison. En 1272, le fils et successeur de Louis IX, Philippe le Hardi, ordonne la poursuite de la construction de remparts pour ceinturer complètement la petite ville. Les travaux ne s’achèveront que 30 ans plus tard.

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C’est de cette ville que Louis IX part par deux fois pour les Croisades : la septième croisade en 1248 et la huitième croisade en 1270 pour Tunis, où il meurt de dysenterie.

1270 constitue à tort, pour beaucoup d’historiens, la dernière étape d’un processus engagé à la fin du XIe siècle. Le jugement est hâtif car le transfert de croisés ou de mercenaires à partir du port d’Aigues-Mortes a continué. L’ordonnance donnée en 1275 au chevalier Guillaume de Roussillon par Philippe III le Hardi et le pape Grégoire X après le concile de Lyon de 1274 en guise de renfort à Saint-Jean d’Acre en Orient, démontre que l’activité maritime y perdure toujours en vue d’une neuvième croisade qui n’aura jamais lieu.

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De ce fait de 1270 découle la croyance populaire voulant que la mer atteigne Aigues-Mortes à cette époque. En fait, comme le confirment les études de l’ingénieur Charles Léon Dombre, l’ensemble du port d’Aigues-Mortes comprenait le port proprement dit, qui se trouvait dans l’étang de la Marette, le Canal-Viel et le Grau-Louis, le Canal-Viel étant le chenal d’accès à la mer. C’est approximativement sur le Grau-Louis qu’est construite aujourd’hui La Grande-Motte.

C’est ce canal que les ducs d’Anjou ont descendu le matin du 26 avril avec une relique de saint Louis pour se rendre au Grau-du-Roi où ils ont été reçus par les autorités de la ville.

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Au début du XIVe siècle, Philippe le Bel utilisa le site fortifié pour y incarcérer les Templiers. Entre le 8 et le 11 novembre 1307, quarante-cinq d’entre-eux furent mis à la question, reconnus coupables et retenus prisonniers dans la Tour de Constance.

C’est dans cette tour que furent emprisonnées au XVIIIe siècle des protestantes dont la plus connue fut Marie Durand qui grava sur la margelle du puits le mot « résister ».

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L’église Notre-Dame des Sablons a vraisemblablement été construite avant les remparts, vers le milieu du XIIIe siècle, à l’époque de saint Louis et est de style gothique. Collégiale en 1537, elle fut saccagée par les protestants en 1575.

Après la reconstruction du clocher en 1634 elle devint successivement sous la Révolution, temple de la Raison, caserne, magasin à grains et entrepôt de sel.

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Elle fut rendue au culte en 1804 et restaurée dans un style « néo classique-baroque » assez chargé. Dans les années 60, tout ce décor XIXe disparaît, notamment les plafonds à caissons, pour laisser place à l’église beaucoup plus sobre et dans l’esprit médiéval que nous voyons aujourd’hui.

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Une chapelle abrite une statue de saint Louis tenant le sceptre et la couronne d’épine du Christ. A côté, un reliquaire a été installé lors de la première visite du duc d’Anjou, lors des fêtes de la saint Louis en août 1992.

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La place saint Louis est le cœur de la cité. Au centre, face à l’entrée principale de la Porte de la Gardette, est érigée la statue de saint Louis, œuvre de James Pradier en 1849. (Un tout grand merci à Francky pour le reportage et les photos)