Voici la quatrième et dernière partie des alliances entre la Maison de France et la Maison d’Autriche avec les derniers grands mariages politiques. Encore un grand merci à Patrick Germain pour cette série.

XI° – Louis XVI, roi de France / Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d’Autriche

Louis XVI, né le 23 août 1754 à Versailles et mort le 21 janvier 1793 à Paris, est le dernier roi de France de la période dite de l’Ancien Régime. Il est roi de France et de Navarre de 1774 à 1789 puis roi des Français de 1789 à 1792. Il est également le dernier monarque à avoir habité le château de Versailles. Louis XVI est le fils du dauphin Louis de France et de Marie-Josèphe de Saxe. Devenu dauphin à la mort de son père, il monte sur le trône à dix-neuf ans à la mort de son grand-père Louis XV en 1774. Il est le frère aîné des futurs rois Louis XVIII et Charles X.

Héritant d’un royaume au bord de la banqueroute, il met en place plusieurs projets de réformes financières, notamment portés par les ministres Turgot, Calonne et Necker, comme le projet d’un impôt direct égalitaire, mais qui échouent tous face au blocage des Parlements, du Haut clergé, de la noblesse et de la Cour. Il fait évoluer le droit des personnes (abolition de la torture, du servage, etc.) et remporte une grande victoire militaire face à l’Angleterre, à travers son soutien actif aux indépendantistes américains. Mais l’intervention française en Amérique achève de ruiner le royaume.

Louis XVI est surtout connu pour son rôle dans la Révolution française, débutée suite à la convocation des états généraux en 1789, qui avaient pour but de refinancer l’État. Les députés du Tiers, forts du soutien du peuple, se proclament « Assemblée nationale » et mettent de facto un terme à la monarchie absolue de droit divin. Dans un premier temps, le roi Louis XVI semble accepter de devenir un monarque constitutionnel, mais avant la promulgation de la première constitution, tente de fuir Paris où il résidait par la contrainte depuis octobre 1789. Il est arrêté à Varennes en juin 1791. Ce départ raté aura un retentissement important dans l’opinion publique, jusque-là peu hostile au souverain et sera à l’origine d’une fracture politique entre conventionnels.

Devenu roi constitutionnel le 3 septembre 1791, Louis nomme et gouverne avec plusieurs ministères, feuillant puis girondin. Il contribue activement au déclenchement d’une guerre entre les monarchies absolues et les révolutionnaires en avril 1792.

La progression des armées étrangères et monarchistes vers Paris provoque, le 10 août 1792, son renversement par les sections républicaines : la monarchie est abolie le 21 septembre. Emprisonné puis jugé coupable d’intelligence avec l’ennemi, « Louis Capet » est condamné à mort et guillotiné le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution à Paris.

Le 16 mai 1770, il épouse à Versailles Marie-Antoinette Josèphe Jeanne de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d’Autriche princesse impériale, princesse royale de Hongrie et de Bohême, née le 2 novembre 1755 à Vienne en Autriche et morte guillotinée le 16 octobre 1793 sur la place de la Révolution à Paris en France.

Marie-Antoinette est la quinzième et avant-dernière enfant de l’empereur François III de Lorraine et Marie-Thérèse, archiduchesse d’Autriche, reine de Hongrie et de Bohême. Les frères de Marie-Antoinette étaient Joseph l’héritier du trône, Léopold, futur empereur, Charles, Ferdinand futur duc de Modène, et Maximilien, futur évêque de Münster et de Cologne, et Grand Maître de l’Ordre Teutonique, et ses soeurs, Marie-Anne, abbesse de Klagenfurt, Marie-Christine, future duchesse de Teschen, Marie-Élisabeth, abbesse du Chapitre des Dames nobles de Prague, Marie-Amélie, future duchesse de Parme, Marie-Jeanne, décédée jeune, Marie-Josèphe, décédée jeune, et Marie-Caroline, future reine de Naples et des Deux-Siciles.

Marie-Antoinette reçoit une éducation où le maintien, la danse, la musique et le paraître occupent l’essentiel de son temps, ne bénéficiant, de ce fait, d’aucune éducation intellectuelle et politique. Cependant, à l’âge de dix ans, elle a encore du mal à lire ainsi qu’à écrire en allemand, parle peu et difficilement le français, et très peu l’italien – trois langues qui étaient alors parlées couramment dans la famille impériale, sans compter son apprentissage des rudiments de latin. Maria Antonia, comme elle est appelée, est à cette époque une enfant espiègle, étourdie et volontiers moqueuse.

Marie-Thérèse, comme tous les souverains de l’époque, met le mariage de ses enfants au service de sa politique diplomatique, qui vise à réconcilier, après des décennies de guerres, les Habsbourg et les Bourbons, dans le contexte du renversement des alliances et de la fin de la guerre de Sept Ans, et faire ainsi face aux ambitions conjointes de la Prusse et de la Grande-Bretagne.

Le mariage entre le dauphin – futur Louis XVI – et Marie-Antoinette doit concrétiser la réconciliation des deux Maisons les plus prestigieuses d’Europe. Louis XV ne voit pas d’inconvénient au mariage de la princesse avec son petit-fils à condition que celle-ci soit capable de parler convenablement français. Cela semble perdu d’avance. C’est pourquoi Mathieu-Jacques de Vermond est envoyé à la Cour pour en instruire de la future dauphine.

Le 7 février 1770 au soir, Marie-Antoinette est « réglée », prête à être donnée en mariage. Le 17 avril 1770, Marie-Antoinette renonce officiellement à ses droits sur les couronnes dépendant de la Maison d’Autriche. Le 19 avril 1770, on célèbre son mariage par procuration, à cinq heures du soir, dans l’église des Augustins. Seul le mariage de Louis XIV avec l’infante d’Espagne un siècle auparavant avait eu un semblable retentissement. Par ailleurs, on n’avait pas vu une archiduchesse d’Autriche, qui n’était pas aussi infante d’Espagne, sur le trône de France depuis Élisabeth d’Autriche, épouse de Charles IX, ci-dessus.

Deux jours plus tard, au petit matin, à l’âge de quatorze ans, elle quitte définitivement Vienne. Sa mère lui fait alors un grand nombre de recommandations. Weber dit, dans ses mémoires : « On a peine à se défendre de la superstition des pressentiments quand on a vu les adieux de Marie-Antoinette à sa famille, à ses serviteurs et à son pays, en 1770. Hommes et femmes se livrèrent aux mêmes expressions de la douleur. Les avenues, comme les rues de Vienne en retentirent. On ne rentrait chez soi qu’après avoir perdu de vue le dernier courrier qui la suivait, et l’on y rentrait que pour gémir en famille d’une perte commune. ». L’impératrice, sa mère, semble aussi touchée par le phénomène.

Le 7 mai 1770, elle arrive à la frontière entre le Saint-Empire et la France, marque par le Rhin. A lieu alors le passage d’un pays à l’autre sur une île au milieu du fleuve. L’archiduchesse d’Autriche va devenir Dauphine de France, après avoir quitté tousses vêtements et renvoyé sa suite allemande. Elle se retrouve seule au milieu d’une foule aristocratique française qu’elle ne connait pas et dont elle parle mal la langue.

La jeune fille, au physique agréable, est assez petite et ne possède pas encore la « gorge » si appréciée en France. Elle est blonde, d’un blond assez soutenu tirant sur le roux, qui, sous la poudre, prend des reflets rosés. Ses yeux bleu pâle sont un peu trop saillants. Son visage, au vaste front bombé, considéré comme trop haut, offre un ovale très allongé. Le nez, qui promet d’être légèrement aquilin, offre peu de finesse. La jeune dauphine a néanmoins beaucoup de grâce et une légèreté presque dansante dans sa façon de se mouvoir. Elle attire toutefois dès son arrivée l’inimitié d’une partie de la cour. La jeune dauphine a du mal à s’habituer à sa nouvelle vie, son esprit se plie mal à la complexité et à la rouerie de la « vieille cour », au libertinage du roi Louis XV et de sa maîtresse la comtesse du Barry. Son mari l’aime mais l’évite, partant très tôt chasser ; elle peine à s’habituer au cérémonial français, au manque d’intimité et subit péniblement « l’étiquette ».

Il n’est pas utile d’épiloguer sur la suite la vie de Marie-Antoinette. Les années de bonheur et de malheur sont suffisamment connus de tous.

Appelée “L’Autrichienne” par la Cour, y compris les membres de la famille royale, une véritable coterie se monte contre elle dès son accession au trône, des pamphlets circulent, d’abord de courts textes pornographiques puis des libellés orduriers.

Il y eut l’affaire de Madame du Barry qu’elle consentit enfin à saluer, sur l’injonction de sa mère et de son beau-père, ce qui lui aliéna “Mesdames Tantes” filles de Louis XV, à la tête du parti dévot.

Il y eut l’affaire dite du “Collier de la Reine” dans laquelle elle était totalement innocente mais son image étant ternie auprès du peuple, beaucoup la voulurent coupable.

Il y eut le Petit Trianon et le Hameau, qui lui aliénèrent tous ceux qui n’étaient pas admis dans ce petit cercle. Il y eut bien des dépenses inconsidérées, mais qui contrairement à la légende, ne ruinèrent pas le Trésor royal, la Guerre d’Indépendance des Etats-unis s’en étant chargé.

Il y eut un mariage longtemps non consommé mais couronné enfin par la naissance de quatre enfants, au destin malheureux.

On lui prêta une influence politique que de son propre aveu, elle n’eut pas. Elle aimait le théâtre, la comédie, le jeu (pharaon, tric-trac, billard…), la danse, les toilettes, les voyages dans les différents châteaux de la Cour autour de Paris, l’aménagement intérieur et la décoration. Mais était-elle si différente en cela des autres membres de l’aristocratie ?

Il y eut enfin, et au commencement de son martyr, l’ouverture des Etats-Généraux, la mort du dauphin, Louis-Joseph, et la prise de la Bastille. Elle fut la “boulangère” dans la migration de la famille royale de Versailles à Paris. Elle commença à ressentir la haine du peuple de Paris.

Tout au long de la première partie de la Révolution, elle chercha à influencer le roi afin qu’il refuse tout compromis et le compromis accepté, elle essaya de le persuader de jouer double jeu. La fuite pour l’Empire, arrêtée à Varennes, en est un exemple.

Il n’est pas difficile de comprendre l’état d’esprit de Marie-Antoinette. Elevée dans une foi catholique profonde, dans la révérence de l’absolutisme royal, elle ne pouvait adhérer aux idées nouvelles. Marie-Antoinette correspondit secrètement avec son neveu, le nouvel empereur François II, et avec d’autres ennemis de la France. Ennemis de la France, ils l’étaient pour les révolutionnaires mais pas pour elle car elle considérait la Révolution comme l’ennemie de la France, mais de la France royale à la monarchie absolue.

Louis XVI avait compris la vague de fonds et ce qui le choqua le plus ne fut pas l’instauration d’une monarchie constitutionnelle mais la constitution civile du clergé. Pour lui, les prêtres assermentés n’étaient plus des prêtres de l’Eglise catholique.

Le véritable martyr de la reine commença à la mort de Louis XVI. Elle fut alors la victime d’hommes monstrueux qui la conduisirent à un procès inique et qui ne grandit en rien l’histoire de la France.

Mais par ce martyr Marie-Marie-Antoinette a atteint le rang d’une quasi-divinité du Panthéon des gloires françaises.

L’archiduchesse d’Autriche, “L’Autrichienne”, est morte en vraie reine de France, probablement plus dans ce rôle que toutes celles de sa famille qui ont occupé ce trône avant elle.

XII° Napoléon Ier / Marie-Louise de Habsbourg, archiduchesse d’Autriche, princesse royale de Hongrie et de Bohême,

Napoléon Ier, né le 15 août 1769 à Ajaccio et mort le 5 mai 1821 sur l’île Sainte-Hélène, est le premier empereur des Français, du 18 mai 1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars 1815 au 22 juin 1815. Second enfant de Charles Bonaparte et Letizia Ramolino, Napoléon Bonaparte est un militaire, général dans les armées de la Première République française, née de la Révolution, commandant en chef de l’armée d’Italie puis de l’armée d’Orient. Parvenu au pouvoir en 1799 par le coup d’État du 18 Brumaire, il est Premier consul jusqu’au 2 août 1802, puis consul à vie jusqu’au 18 mai 1804, date à laquelle il est proclamé empereur par un sénatus-consulte suivi d’un plébiscite. Il est sacré empereur, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804, par le pape Pie VII.

Il n’est pas utile de le présenter plus. Il épouse le 2 avril 1810 Marie-Louise Léopoldine Françoise Thérèse Josèphe Lucie de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d’Autriche, princesse royale de Bohême et de Hongrie, née le 12 décembre 1791 à Vienne (Autriche) et morte le 17 décembre 1847 à Parme (Parme), est impératrice des Français de 1810 à 1814, puis duchesse de Parme, Plaisance et Guastalla jusqu’en 1847.

Marie-Louise naît au palais impérial de la Hofburg. Elle est la fille aînée de l’archiduc héritier François et de sa seconde épouse Marie-Thérèse de Bourbon-Naples. Elle est donc la petite-fille de Marie-Caroline d’Autriche, reine de Naples et de Sicile et la petite-nièce de la reine Marie-Antoinette. Allié de l’Autriche depuis 1756, le Royaume de France affronte une vague révolutionnaire qui a mis fin à l’absolutisme et créé une monarchie constitutionnelle à laquelle le couple royal est sourdement opposé. C’est dans ce contexte troublé que le 1er mars 1792 meurt l’empereur Léopold II du Saint-Empire, frère de la reine de France et de la reine de Naples et grand-père de Marie-Louise. L’archiduc François ceint la couronne. Il n’a que 24 ans et peu d’expérience.

Fille de l’empereur François Ier d’Autriche, elle est donnée en mariage en 1810 à Napoléon Ier pour sceller le traité de Schönbrunn entre la France et l’Autriche, après la défaite de celle-ci lors de la bataille de Wagram en 1809.

Rejoignant à contrecœur la cour impériale des Tuileries, Marie-Louise commence rapidement à apprécier sa nouvelle position bien que les Français ne l’aiment pas et qu’elle ne se sente pas chez elle dans ce pays qui, vingt ans auparavant, a décapité une autre archiduchesse autrichienne, sa grand-tante Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI.

Quand Napoléon est vaincu par la Sixième Coalition, Marie-Louise décide de ne pas le suivre dans son exil à l’île d’Elbe, mais rentre avec son fils à la cour de Vienne. À l’issue des Cent-Jours et de la défaite décisive de Napoléon à Waterloo, l’impératrice, pour mieux défendre les intérêts de son fils, décide de rester fidèle à sa famille d’origine, les Habsbourg-Lorraine. Le congrès de Vienne lui accorde, en 1815, les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla. Elle n’a alors que 24 ans.

Le fils qu’elle eut de Napoléon, né le 20 mars 1811, l’héritier tant attendu, Napoléon François Charles Joseph Bonaparte, roi de Rome, est aussi connu sous le nom de “L’Aiglon”.

Il ne peut pas succéder à sa mère sur le trône de Parme, revenant aux Bourbons à la mort de la duchesse. Marie-Louise écrit à son père : « Il est de mon devoir de mère et ma ferme volonté de voir prendre, alors que je suis en vie, les dispositions futures concernant mon fils », et elle demande les territoires palatins-bavarois de Bohême appartenant à son oncle Ferdinand III de Toscane. Finalement, l’enfant reçoit les territoires et le titre d’« Altesse sérénissime le duc de Reichstadt ».

Pour obtenir les patentes impériales qui établissent les titres et le rang de son fils, Marie-Louise se rend à Vienne. Elle y reste du 2 juillet au 1er septembre 1818 et c’est une joie pour elle d’embrasser son fils aîné que son grand-père aime sincèrement, et c’est une douleur que de devoir le quitter à nouveau. Elle le revoit deux ans plus tard en 1823 puis 1826, 1828, 1830, et enfin en 1832, sur son lit de mort.

Avant la mort de Napoléon, Marie-Louise eut deux enfants avec le comte de Neipperg. Devenue veuve, Marie-Louise peut légaliser sa relation avec Neipperg qu’elle épouse dès le 8 août 1821 dans un mariage morganatique, le rang de son mari est inférieur au sien. Les enfants de Marie-Louise viennent alors habiter dans une annexe du palais ducal et sont accompagnés de leur gouvernante et de leur précepteur. À Parme, Marie-Louise reproduit l’environnement bourgeois et biedermeier de Vienne.

Huit ans après leur mariage, le 22 février 1829, Neipperg meurt. Marie-Louise est très touchée par sa mort, mais Vienne lui interdit de porter publiquement le deuil. Le testament de Neipperg parle en termes clairs du mariage et des enfants, que la duchesse aurait voulu adopter. Vienne reconnaît officiellement leur existence au moyen d’une confession écrite établie par Marie-Louise le 17 mars 1829, versée dans les « Actes secrets » des archives d’État.

Toutefois, elle n’est autorisée ni à reconnaître ni à adopter ses enfants, Guillaume et Albertine de Montenuovo, forme italienne de Neipperg. L’empereur François II révèle au duc de Reichstadt que Neipperg, l’homme qui venait lui rendre visite de temps en temps, et qu’il estimait, était son beau-père. Le fils adolescent de Napoléon, apprenant le remariage de sa mère, suspend toute correspondance avec elle. Il aurait dit avoir une mère « « bonne mais faible » »

Marie-Louise avait vraiment aimé et avait été aimée en retour par Neipperg. Après sa mort, la duchesse se console en s’entourant de nombreux amants. Von Mareschall, premier ministre du duché, nommé par Metternich  jugeant le duché ingouvernable, demande son remplacement qui intervient fin 1832 au grand soulagement des Parmesans et son poste est confié à un gentilhomme lorrain, le comte Charles-René de Bombelles, un homme droit, austère et pieux.

Six mois après son arrivée, le 17 février 1834, Marie-Louise et Bombelles contractent un mariage morganatique secret. Ce remariage de deux personnes abordant la vieillesse n’est pas dicté par l’amour mais par la commodité d’avoir un mari qui soit le premier homme de l’État

En 1839, Marie-Louise dit que son bonheur est « dans la consolation que peuvent me donner mes braves enfants et l’effort de se conformer, autant que me le permettent mes faibles forces, aux devoirs que Dieu m’impose ». Le reste de sa vie est relativement calme. Marie-Louise est entourée de l’affection de ses proches, un mari qui la respecte et des enfants qui l’aiment.

Le 9 décembre 1847, Marie-Louise, prématurément vieillie, accuse de violentes douleurs à la poitrine, qui s’aggravent le soir venu et s’accompagnent de frissons et de fièvre. Malgré tout, la duchesse préside le Conseil puis se retire en disant en italien : « Adieu, mes amis ». Le 12 décembre, jour anniversaire de ses cinquante-six ans, elle semble récupérer mais son état s’aggrave de nouveau. La ville entière est affligée par la douleur et devant le palais, une grande foule se réunit. Elle demande l’extrême-onction et les derniers sacrements puis elle donne lecture de son testament : elle nomme son cousin, l’archiduc Léopold (fils de son oncle Rainier, vice-roi de Lombardie-Vénétie), légataire universel. Son mari, sa fille et son gendre se trouvent autour d’elle, son fils est absent, il sert comme officier dans une garnison autrichienne. Ses deux enfants illégitimes ne pouvant hériter, ils reçoivent chacun 300 000 florins et des objets personnels.

Le jour de sa mort, elle est parfaitement lucide ; vers midi le 17 décembre 1847, après avoir vomi à plusieurs reprises, elle s’endort paisiblement pour ne pas se réveiller. À dix-sept heures, elle est morte. Son médecin Fritsch indique comme cause de la mort une pleurésie rhumatoïde.

Marie-Louise, impératrice de Français, duchesse de Parme, est certainement un des personnages les plus critiquée de l’histoire de France. Ses mariages, l’abandon de son fils, la naissance d’enfants illégitimes lui furent reprochées. On n’est pas la veuve de Napoléon pour épouser un comte de Neipperg ou de Bombelles. Mais elle fut un personnage complexe. Elle fut contrainte à abandonner son fils et à accepter le duché de Parme. Elle n’avait pas sa place à Vienne et elle ne pouvait emmener son fils à Parme, cela lui ayant été interdit. Elle fut une bonne duchesse de Parme, aimée de ses sujets. Elle eût probablement fait une bonne impératrice des Français.

Ce mariage qui ne fut pas entre un prince de la maison royale et une archiduchesse d’Autriche, mais entre elle et celui que d’aucuns considéraient comme un parvenu, fut un véritable mariage politique entre la France et l’Autriche.

Il clôture la série des grands mariages politiques entre les Maison de France et d’Autriche.

La seconde série sera consacrée aux mariages entre les Habsbourg et les Bourbons, beaucoup plus dictés par un souci généalogique que politique, au cours du XIXe et du XXème siècle.