Voici un article paru dans Le Figaro de ce 9 septembre 2011 que je vous reproduis en partie, il est visible via accès payant sur le site du Figgaro pour la suite. (merci à Anne P. – Copyright photo : DR)

Les enfants du comte de Paris réclament depuis près de dix ans la restitution d’une partie de l’héritage de leur père dont ils s’estiment lésés. La justice devrait se prononcer à la mi-octobre. Des pièces historiques pourraient refaire surface.

Ils étaient onze ; onze enfants nés pour devenir roi, princes et princesses. Mais le comte de Paris, leur père, avait averti : après lui, le déluge. « Je ne vous laisserai que la haine », avait-il confié à l’une de ses cinq filles. Depuis plus de dix ans, en effet, les héritiers de la famille de France se battent, tentant de mettre la main sur ce qui fut leur patrimoine familial. Meubles, bijoux, oeuvres d’art, châteaux et chapelles… Le sort des inestimables trésors de la famille royale se joue actuellement dans les coulisses du palais de justice de Paris. Les magistrats qui tentent de démêler l’écheveau familial depuis 2001 ne devraient plus tarder à conclure. Sans doute décideront-ils, à la mi-octobre prochain, de restituer à la fratrie une partie de l’héritage de la famille de France actuellement en possession de la Fondation Saint-Louis. Sortiraient alors des coffres forts des sous-sols de la fondation et des banques spécialisées des pièces historiques comme le carnet de dessins dans lequel Louis XIV enfant, âgé de 7 ans, croquait des châteaux entourés de remparts préfigurant les constructions de Vauban. Peut-être seront alors restitués le portrait de Louis XIII réalisé par Philippe Champaigne, ou les aquarelles du prince de Joinville, ou encore le somptueux service en porcelaine de Sèvres de la reine Marie-Amélie, voire l’incroyable Abrégé des Finances de Louis XIV, en vélin calligraphié, un petit livre dans lequel tenait en 1862 l’ensemble du budget de la France…

Pour la première fois, les dirigeants de la Fondation Saint-Louis ont murmuré qu’ils ne s’opposeraient pas à ce que ces pièces exceptionnelles retournent dans le giron familial, abaissant ainsi la garde sur une part du conflit qui les oppose depuis plus d’une décennie aux enfants du comte de Paris. Les uns se vivent comme les gardiens de l’histoire de France et de son patrimoine culturel, les autres estiment qu’ils ont été spoliés. Pour les premiers, la table de dessin de Marie-Antoinette n’a d’autre place légitime qu’au château de Versailles ; pour les seconds, elle appartient au patrimoine de la famille de France… En faisant don à la fondation qui gérait une grande partie des biens immobiliers des descendants du roi depuis la loi d’exil, le comte de Paris a semé les graines d’une discorde tenace. Quelles étaient donc, alors, les véritables intentions du patriarche ? Protéger le patrimoine historique, ou le soustraire à des descendants qu’il n’estimait pas dignes de lui succéder ? (Suite sur le site du Figaro)