Nous avons déjà évoqué la parution à l’occasion des 60 ans du prince Albert de Monaco d‘un livre « Albert II de Monaco, l’homme et le prince » fruit de conversations entre le prince souverain et les journalistes Isabelle Rivère et Peter Mikelbank. Le livre permet aussi de découvrir de manière plus intime la vie de famille des enfants des défunts prince Rainier et princesse Grace.

Née pour ainsi dire sous les objectifs de la presse en 1957, la princesse Caroline de Monaco occupe depuis 60 ans la Une des médias et ce en dépit de son désir de discrétion en dehors de ses activités officielles. La princesse est longuement interviewée dans ce livre. On y découvre une personnalité très attachante, très soudée à son frère Albert dont elle est incontestablement une conseillère écoutée.

De prime abord, froide et distante voire hautaine, la princesse Caroline se révèle une femme très sensible, qui a vécu des épisodes très douloureux dans sa vie comme le décès de son époux Stefano Casiraghi en 1990. Caroline n’avait que 34 ans et leurs trois enfants étaient âgés entre 6 et 3 ans. Un véritable drame pour la famille princière qui fit bloc autour d’elle. Et Caroline de s’en rappeler. La présence masculine de son père le prince Rainier et de son frère le prince Albert pour Andrea, Charlotte et Pierre.

Une princesse qui est un peu la ministre de la culture en Principauté. Elle qui a pu réaliser le défi de faire renaître les Ballets de Monte-Carlo, qui a insufflé une nouvelle donne culturelle en donnant de l’espace à l’art contemporain et aux jeunes créateurs.

Caroline parle avec beaucoup de franchise dans ce livre de son enfance, élevée avec son frère par une gouvernante qui était alors la personne la plus importante affectivement pour eux. Ce n’est que plus tard que l’intimité avec ses parents se développa. Truffé d’anecdotes, on découvre aussi son rôle essentiel dans les préparatifs du mariage de son frère avec Charlène Wittstock.

Détail frappant, alors qu’elle n’avait jamais eu réellement la possibilité de pénétrer dans les cuisines du palais (ce n’était pas la place d’une princesse), Caroline qui est devenue une très bonne cuisinière, a ensuite veillé à disposer d’une cuisine à son goût dans sa résidence du Clos Saint-Pierre. C’est d’ailleurs dans sa cuisine, confie-t-elle, que son frère passe parfois en fin de soirée lorsqu’il a terminé ses activités de représentation ou encore dans la cuisine où l’on discutait en famille des préparatifs du mariage princier en 2011.

Des échanges entre la princesse et les auteurs qui permettent de la découvrir sous un autre jour et de mesurer les cicatrices que les paparazzi ont laissé sur sa vie de famille. Traquée comme elle l’explique jour et nuit 365 jours par an alors qu’elle essayait de se reconstruire après son veuvage avec ses enfants à Saint Rémy de Provence. (Copyright photo d’archives : Palais princier)

«Albert II de Monaco, l’homme et le prince », Conversations avec Isabelle Rivère et Peter Mikelbank, Fayard, 2018, 283 p.