Voici une originale carte postale de Arles envoyée par Caroline VM. « La 23ème reine d’Arles, Naïs Lesbros, 22 ans .«Reine» sans couronne mais parée des plus beaux atours, cette jeune fille de Mollégès a été élue pour représenter la culture et la tradition du pays d’Arles. La proclamation des résultats a eu lieu le 1er mai depuis le balcon de l’Hôtel de ville, mais c’est à l’occasion de la fête annuelle du costume,qui a lieu le premier dimanche de juillet (cette année le 2 juillet dernier), que la nouvelle reine est officiellement intronisée.

Les plus beaux et riches costumes sont alors de sortie avec plus de 400 participants : Arlésiennes portant différents costumes (de différentes époque,  Tambourinaires et Gardians défilent dès le matin dans les rues de la ville pour se retrouver dans le théâtre Antique.

Là se déroule la cérémonie au cours de laquelle sont présentées les «vierginenco» nouvelles jeunes filles qui ont «pris le ruban» (à partir de 15 ans) et peuvent désormais porter l’habit, symbole de leur entrée dans la vie adulte , puis la nouvelle reine, dans son costume «en gansée» blanc (celui des mariées) prononce un discours et l’assemblée conclut en entonnant le chant devenu l’hymne provençal par excellence, le «coupo santo».

Des plus âgés aux plus jeunes pour qui sont prévus landaus ou poussettes d’époque, la fête réunit ainsi souvent plusieurs générations d’une même famille.

La Fête du Costume a pris naissance en 1903, sous l’impulsion de Frédéric Mistral, lorsqu’il a créé la Festo Vierginenco. Inquiet pour l’avenir de l’habit d’Arlésienne, Mistral avait voulu faire en sorte que le port du costume de « dame » soit non seulement un symbole, mais aussi un honneur et un événement officiel.

Ce fut un coup de génie ! En 1903, 18 jeunes filles répondirent à cet appel. En 1904, elles étaient 350 et la fête s’installa au Théâtre Antique. Le costume traditionnel s’accompagne de «dorures» (bijoux souvent de famille), d’accessoires divers: le page, sorte de chaîne à pince qui sert à tenir la traîne, un sac et en été une ombrelle et un éventail.

Fondateur du Félibrige, association culturelle créée dans le dessein de promouvoir la langue d’oc (provençal) et au delà les traditions provençales, Frédéric Mistral (1830-1914) fut le premier écrivain de langue régionale récompensé par un prix nobel en 1904 .

Pour célébrer le centenaire de sa naissance en 1930 , le comité des fêtes du «pays d’Arles» où il était né et où il fut inhumé (à Maillane) , instaura l’élection d’une «reine d’Arles», ambassadrice (désormais pour une durée de trois années) de la langue et de la culture du pays d’Arles.

Native d’Arles ou, de parents natifs du Pays d’Arles ou d’ascendance du Pays d’Arles, toute aspirante au titre doit être domiciliée à Arles ou dans le Pays d’Arles, et passer avec succès diverses épreuves de sélection (aboutissement de tout un apprentissage familial depuis l’enfance) pour évaluer sa culture générale, ses connaissances en histoire et patrimoine arlésien, en littérature provençale, us et coutumes du Pays d’Arles et de la Provence en général ,sa maîtrise courante de la langue provençale , l’art de se coiffer (d’un chignon très codifié) et se vêtir seule en respectant les codes et enfin monter en croupe derrière un cavalier.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les costumes : http://castets.pagesperso-orange.fr/Provence tradition/costume/costume.html