Voici la carte postale de l’église Saint Martin d’Ansouis par Septentrion. « Ansouis, village perché, situé dans le Vaucluse, au pied du Luberon, est un des plus beaux villages de France.

Au Moyen Age, Ansouis occupa une place idéale pour contrôler la route entre Aix en Provence et Apt. L’histoire de son église est intimement liée à celle du château qu’elle jouxte d’ailleurs.

Le château, qui domine le village, et une partie de la plaine de la Durance, a appartenu jusque 2008 à la famille des ducs de Sabran Pontevès.

Dressée sur le versant Sud du piton, l’église surplombe le village, elle fut un temps cour de justice du château.

L´église n´est probablement pas antérieure à la fin du XIII ème siècle, car elle est adossée à l´intérieur de la première enceinte urbaine (édifiée en forme d’amphithéâtre au cours des XII ème et XIII ème siècles).

On retrouve des traces de l’édifice vers la fin du XI ième siècle, en tant que dépendance du chapitre cathédral d’Aix. On ne peut cependant être très précis sur la date de construction réelle.

L’église n’a pas été agrandie par la suite et n’a subi que quelques remaniements de détail. Les murs Ouest, Sud et Est ont été relevés par-dessus la toiture avec des pierres à bossages rustiques provenant selon toute probabilité du château, lui donnant un aspect fortifié.

Elle arbore un clocher-mur à 4 baies. Les deux cloches les plus anciennes portent les noms de Sainte Delphine et Saint Elzéar en référence aux seigneurs des lieux au XIV ième siècle.

On accède à l’église par un bel escalier en pierres, en demi-cercle. L’intérieur est frais en cette chaude journée d’août (43°dehors) et paraît tout petit au regard de l’aspect extérieur. A droite, on trouve le bénitier, une cuve gravée, taillée dans la pierre.

Les murs et le plafond mériteraient d’être ravalés, on aperçoit encore des teintes très douces de bleu et de vert. On peut voir des traces de fresques romaines à motifs fleuris. La voûte est en berceau brisé.Le chœur abrite une magnifique statue en bois du Christ et une gloire qui a été restaurée.

Le retable en bois date du XVII ième siècle. De chaque côté du chœur se trouve une chapelle, l’une dédiée à la Vierge, l’autre à St Elzéar de Sabran et Ste Delphine avec leurs bustes reliquaires. Sur le mur voisin, des ex-voto, le tout complété par des panneaux de bois (XVIII ième siècle).

En 1299, le jeune seigneur Elzéar de Sabran et Delphine de Signes se marient. Les mariés échangent en secret un serment de chasteté. Tous deux ont vécu leur vie d’époux dans l’ascétisme et la virginité, selon des principes très rigoristes. Le comte  Elzéar de Sabran a vécu quelques années au château d’Ansouis, ( il a été canonisé par l’Eglise catholique, sous le pape Urbain V, en 1369), avec sa femme Dauphine ou sainte Delphine (proclamée Bienheureuse).

Les fonts baptismaux qui portent la date de 1672, sont placés du côté de la porte Est. En décembre c’est à cet endroit qu’est installée la crèche.
Au milieu de l’église, on peut voir des signes gravés sur une dalle du sol et même un anneau de fer scellé.

Du XVI ème au XVIII ème siècle, les procès verbaux des visites pastorales successives montrent que l’église fut régulièrement entretenue, les réparations les plus fréquentes et les plus onéreuses concernant la toiture en lauzes et l’ornementation des autels dont le nombre s’éleva progressivement jusqu’à neuf (en 1920)

Cette église est inscrite à l’Inventaire des Monuments historiques depuis 1925, et classée avec son perron semi-circulaire depuis 1988.

En 1997, lors de la réfection de la toiture en lauzes, deux nouvelles cloches, Sainte Roselyne (hommage à la duchesse née Roselyne Manca-Amat de Vallambrosa (1910-1988), épouse du duc Fouques) et Saint Martin, réalisées par la fonderie Granier Père et Fils à Magalas sont venues rejoindre les deux premières.

Tous les ans, en septembre, les Ansouisiens organisent  un pèlerinage en l’honneur de Saint Elzéar et de Sainte Delphine.

L’église, toujours ouverte, se visite tous les jours. Gersende de Sabran Pontevès s’y maria en 1969 avec le duc Jacques d’Orléans, en présence de nombreux membres du Gotha. »