Voici la carte postale de Gilles de Lucerne. « Lucerne est le chef-lieu du canton suisse éponyme, situé sur les bords du lac des Quatre-Cantons, à proximité du lieu où le pays s’est créé en 1291. Les eaux provenant du col du Saint-Gothard vont former la rivière Reuss, traverser le lac et la ville, pour finalement se déverser dans le Rhin et la mer du Nord. A Lucerne a été taillé un monument pour le moins étrange : le Lion de Lucerne. Il a été sculpté en 1820 pour commémorer la mort en 1792 de 850 soldats du Régiment des Gardes-Suisses alors qu’ils défendaient le palais des Tuileries au service du roi Louis XVI. Ils ont été tués durant les combats, massacrés après leur reddition ou guillotinés par les révolutionnaires qui avaient pris d’assaut le palais.

Le lion, une lance plantée dans son flanc, symbolise l’agonie des soldats suisses. De sa patte, il sert une fleur de lys en gage de sa dévotion inconditionnelle au monarque français. La Suisse a compté en effet de nombreuses unités de mercenaires dès la fin du Moyen-Age jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, au service de puissances étrangères telles que notamment l’Autriche, l’Espagne, la France, le Royaume de Naples, le Royaume de Hollande. Ne subsiste actuellement comme force engagée pour un Etat étranger plus que la Garde suisse pontificale, forte de 110 soldats au service du pape et du Vatican. La Suisse interdit désormais à ses citoyens de servir dans une armée étrangère sans l’autorisation du Conseil Fédéral. »