Voici la carte postale de Tachkent par Guizmo.  » Tachkent est depuis 1930 la capitale de l’Ouzbékistan. C’est une ville moderne de 4 millions d’âmes, aux grands boulevards et aux beaux monuments. “Tach” veut dire “pierre”, “Kent”, “ville”.  Elle fut, du temps de l’URSS, une des villes préférées des Soviétiques car c’est une ville plus fraîche que le désert environnant, grâce aux montagnes.

Il existe une polémique sur les origines de la ville. Les Soviétiques ont fêté les 2000 ans de la ville en 1983, tandis que les autorités ouzbèkes ont fêté en 2009 ses 2200 ans… Le problème est qu’il n’existe pas un site archéologique précis de cette époque, mais plusieurs. Tachkent est passée par plusieurs périodes de gloire et de déclin.

Dès le départ, la ville d’origine, que ce soit sur le site de Kanka ou de Tchatch, fut une oasis prospère, étape obligatoire de la Route de la Soie. Tachkent était alors un point central du zoroastrisme, religion balayée par l’arrivée de l’Islam, apportée par les conquérants Arabes, à l’issue de la Bataille de Talas en 751. Le complexe religieux de Khazrat Imam possède depuis l’un des plus anciens exemplaires du Coran, le Coran d’Othman.

Tchatch fut détruite par les Arabes, forçant ainsi la ville à se reconstruire à un autre endroit, plus au nord. Au XIIIème siècle, cette ville désormais musulmane est conquise par les Mongols. Une fois de plus, Tachkent fut totalement détruite en 1219. La ville, désormais sous l’emprise des Timourides, descendants de Tamerlan (« Amir Temur » en ouzbèk, l’Emir de Fer), puis des Chaybanides, restera indépendante jusqu’à son annexion par le khanat de Kokand en 1809.

En 1865, le général russe Mikhaïl Tcherniaïev conquit la ville, qui passe sous le giron de l’Empire russe, qui en fait la capitale du Turkestan. Désormais, les Russes, attirés par le climat, beaucoup plus doux que celui des villes de Russie, vont arriver en masse. La cohabitation est pacifique, Tachkent gagnant des attributs de ville européenne.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la russification de la ville fut intensifiée par les réfugiés russes, fuyant la guerre. Avec eux, ils apportèrent l’industrie lourde, la mettant à l’abri de l’avancée allemande. De nombreux monuments, construits tout au long d’une histoire riche en événements furent détruits dans le séisme de 1966, un siècle après un autre grand séisme qui toucha la ville. Ce dernier tremblement de terre détruisit les habitations de 300000 personnes. La ville, sévèrement touchée, bénéficia d’un élan de générosité de pays étrangers, qui participèrent à la reconstruction. Nous pouvons voir certains quartiers de nos jours avec le style architectural du pays qui avait aidé à l’époque Tachkent.

Tachkent est un mélange mystérieux d’architecture monumentale, de dédales de la vieille ville, aux immenses places et boulevards. Tachkent reste une ville impressionnante, un anachronisme à la gloire du passé. 

La Place de Tamerlan occupe une position tout à fait centrale dans la ville, où se trouvait l’hôtel, le plus grand du pays, l’hôtel Uzbekistan, Cette place était, comme bien d’autres en URSS, édifiée à la gloire du régime communiste, où se succédèrent les statues de Lénine, puis Staline, Karl Marx et un général russe… pour finalement laisser la place en 1996 à la statue équestre actuelle du grand conquérant Tamerlan.

Cette statue fut édifiée à l’occasion du 660eme anniversaire de la naissance de l’émir de fer. Dessus est inscrite une des expressions préférées du grand dirigeant, « la Force est dans la Justice ». Si Tamerlan est représenté à cheval, c’est parce que Tachkent était la ville de sa diplomatie, d’où il rencontrait les ambassadeurs et autres notables venus du monde entier.

Le splendide Palais des Congrès que nous pouvons voir aujourd’hui sur la grande place de Tamerlan est l’œuvre d’un architecte allemand, construit par des ouvriers polonais.

C’est sur la place que se trouve l’immense  musée des timourides, facilement reconnaissable avec son dôme godronné

 

Le massif Théâtre de l’Opéra et du ballet Alicher Navoi, à la façade néo-classique, surmontée de stalagmites de style mauresque avec une cette salle de 1 500 place a été construit en 1947

Chaque ville d’Ouzbékistan possédait une place nommée « Reghistan », point de rencontre des commerçants, venus faire les marchés. C’était une place dédiée aux événements qui rythmaient la vie de la ville. Celle de Tachkent n’existe plus, ou du moins, dans sa forme telle qu’un ouzbèk avait pu la connaître avant le grand tremblement de terre de 1966. En effet, les soviétiques, lors de la reconstruction, ont transformé le Reghistan en un carrefour de grandes rues, très fréquentées. C’est aujourd’hui l’entrée du Bazar de Chorsu.

Le quartier Chorsu, ce quartier est sortie à peu près intacte du tremblement de terre qui a eut lieu en 1966 avec le centre religieux Khast Imam. Cette place est composée de la médersa de Barakhan, construite au 16 eme siècle, elle est le centre administratif du Mufti de l’Ouzbékistan .

La mosquée Koulkedach (à côté de la mosquée Juma). Cette mosquée a été construite dans les années 1990 sur le site d’une mosquée du 16ème siècle. détruite par les soviétiques.

On ne peut finir sans visiter le métro de Tachkent qui est le seul d’Asie Centrale, et existe depuis 1977. Il y avait alors deux lignes de 15 km. Depuis l’indépendance, les habitants de Tachkent disposent d’une troisième ligne de métro. Ce métro est l’un des plus beaux du monde, comme une grande partie des métros issus de l’ère soviétique. Et les magnifiques jardins avec une population très accueillante. »