Le comté de Dreux, situé à la frontière du duché de Normandie, est rattaché au domaine royal en 1023. Le roi Louis VII donne en 1137 le comté de Dreux en apanage à son frère Robert. Ses descendants vont posséder ce fief durant deux siècles et demi. Un château fut édifié au XIIIeme siècle. On peut voir encore certains vestiges du château-fort de Dreux telles que les murailles et quatre grosses tours rondes. Durant la guerre de 100 ans, Dreux résiste aux assauts des Anglais. En 1421, Henri V d’Angleterre s’empare de la ville et du château de Dreux qui resteront 17 ans sous le joug anglais.

A l’avènement d’Henri IV, la place de Dreux rejoint le camp des ligueurs catholiques qui s’opposent au nouveau roi. Assiégée par Henri IV en 1590, la forteresse doit se rendre en 1593 après un siège mené par Sully. Le domaine de Dreux abandonné sombre dans l’oubli et tombe en ruine. En 1775, Louis XVI cède le comté de Dreux à son cousin le duc de Penthièvre, Gouverneur de Bretagne et Grand Amiral. Après le décès du prince en 1793 en son château de Bizy, le château de Dreux est mis sous séquestre puis vendu aux enchères à un marchand de bois.

Au retour des Bourbons, la duchesse d’Orléans, fille du duc de Penthièvre rachète le domaine et décide d’y faire bâtir une chapelle.

La duchesse douairière d’Orléans souhaite donner une sépulture décente aux morts de sa famille. Elle choisit l’architecte parisien Claude-Philippe Cramail pour l’édification d’une chapelle funéraire de style classique en forme de croix grecque avec une rotonde surmontée d’une coupole. La duchesse d’Orléans décède en 1821 avant l’achèvement de la chapelle. Son fils Louis-Philippe termine l’édifice qui fut béni l’année suivante en 1822.

Louis-Philippe, devenu roi des Français en 1830 décide de faire de cette chapelle le lieu de sépulture des princes de la Maison d’Orléans. Le roi agrandit la chapelle dans un style néo-gothique en vogue à l’époque. L’édifice est terminé en 1844. Louis-Philippe d’Orléans (1979-1980), fils du feu prince Thibaut, comte de La Marche est le représentant de la huitième génération de princes d’Orléans qui reposent dans la chapelle royale.

Un élégant pavillon à tourelles fut bâti en 1844 par Louis-Philippe dans le parc de la chapelle royale pour servir de logement à Mgr Guillon, doyen des Aumôniers. Ce bâtiment, appelé encore de nos jours l’Eveché, sert de lieu de réception pour la famille de France après les cérémonies célébrées à la chapelle royale Saint Louis. Les cercueils du comte et de la comtesse de Paris défunts furent exposés dans le salon principal de l’Eveché pour recevoir les visites des fidèles et amis de la famille royale les jours précédents les obsèques des princes.

Un autre bâtiment est accolé à l’Eveché. Il s’agit d’une ancienne maison en calcaire et briques rouges surmonté d’un toit a deux pentes et à pan coupé aux extrémités. Cette maison est aujourd’hui la demeure privée du duc et de la duchesse de Vendôme et de leurs enfants. Cette demeure bénéficie d’une vue magnifique sur la ville de Dreux. Cette maison a vu naitre le 7 septembre 1726, Francois-André Danican Philidor, un célèbre compositeur issu d’une dynastie de musiciens et théoricien du jeu des échecs.

 

La maison dite « Danican Philidor » a été restaurée en 1978 pour permettre d’y accueillir la duchesse de Montpensier et ses cinq enfants les fins de semaine et lors des vacances. Le prince Jean et la princesse Philomena ont emménagé dans cette maison en mars 2011 d’une manière durable. Le parc de trois hectares est un terrain de jeu idéal pour le prince Gaston et sa petite soeur la princesse Antoinette. Le duc de Vendôme a installé son bureau dans une tour de la demeure et la princesse Philomena apprécie sa nouvelle vie au domaine royal de Dreux. (Merci à Charles pour cet article – Copyright photos : Charles & site Gens de France)