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France 5 diffusait mardi soir un très intéressant documentaire (rediffusion le 3 juillet 2015 à 0h30) consacré au parc national des Virunga dans l’Est de la République démocratique du Congo. De superbes paysages mais un monde hostile où se côtoient des fractions rebelles de la région des Grands lacs, des braconniers et autres contrebandiers. C’est là que vit la plus grande colonie de gorilles des montagnes dont on estime encore le nombre à 650 dans le monde. Et pourtant, ils sont sans relâche l’objet des braconniers mais aussi les victimes d’Ebola.

A la tête de ce parc national, un directeur qui gère cela avec humanisme, un sens évident de la nature et beaucoup d’intelligence en ce qui concerne les relations avec les populations voisines. Il s’agit du prince Emmanuel de Mérode que ses hommes appellent « Le Directeur ». Nommé à la tête du parc en 2008, le prince Emmanuel de Mérode qui parle un français où l’on perçoit une pointe d’accent anglais, gère près de 700 rangers qui patrouillent dans ces vastes étendues souvent au péril de mauvaises rencontres.

Le prince a été victime en avril 2014 d’une embuscade qui a failli lui coûter la vie. Ce paléontologue reconnu qui pilote lui-même son avion, est né en 1970 à Carthage en Tunisie. Il est le deuxième enfant du prince Charles Guillaume de Mérode, prince de Rubempré et de Grimberghe, marquis de Westerloo et de la princesse Hedwig de Ligne. En 2003, il a épousé la paléontologue kenyane Louise Leakey avec qui il a deux enfants Ina Seiyia et Alexia Maeve. Sa famille vit au Kenya pour des raisons de sécurité et de facilités pour les enfants.

Le documentaire des réalisateurs Alfred de Montesquiou et Richard Montrobert nous montre aussi un nouveau danger : l’exploitation pétrolière par une compagnie anglaise. C’est en se dirigeant à un rendez-vous à Goma avec la justice pour remettre des preuves sur leurs agissements illicites que le prince Emmanuel tomba dans un piège. Il n’a dû sa vie sauve qu’à l’intervention rapide de ses hommes (les attaquants pensaient l’avoir laissé pour mort) qui le conduisirent dans un hôpital où il eut la chance d’être immédiatement pris un charge par un médecin-chirurgien spécialisé. Le prince avait en effet été touché à l’abdomen.

Malgré cet acte qui faillit lui coûter la vie, le prince est revenu quelques semaines plus tard à son poste, estimant qu’il fallait continuer. Son approche environnementale mais en adéquation avec le futur économique des populations voisines au parc, est absolument remarquable. A (re)voir.