Jusqu’au 1er septembre 2013, le musée national du château de Pau présente l’exposition « A l’ancienne et à la moderne. Musiques pour le roi Henri de France et de Navarre« . Voici le descriptif de cette exposition par le musée : « Aux châteaux de Pau et de Nérac, au XVIe siècle, les comptes de Jeanne d’Albret témoignent d’un vif intérêt pour la musique, qui entre dans la formation des enfants de la reine de Navarre, le futur Henri IV et sa sœur Catherine. Mandore, épinette, luth, violon, guitare mais aussi viole de gambe et cornet à bouquin concourent à l’édification et aux rares plaisirs accordés aux maîtres des lieux. De la couronne de Navarre à celle de France, et de ces raffinements trop méconnus aux grands succès officiels des ballets de cour dans la décennie 1599-1609, et jusqu’aux fêtes qui, en 1612, annoncent les mariages espagnols, la recherche d’harmonie politique stimule la vitalité des pratiques musicales officielles, sous Henri IV puis sous la régence de Marie de Médicis.

C’est dans le cadre architectural et mémoriel du château de Pau que l’exposition « À l’ancienne et à la française », Musiques pour le roi Henri de France et de Navarre entend privilégier la découverte des aspects esthétiques, culturels et politiques de la vie musicale au temps d’Henri IV. Pour répondre avec une meilleure adéquation au lieu de présentation (le château de Pau où naquit en 1553 Henri de Navarre, futur Henri IV roi de France), l’exposition suit à grandes étapes le parcours politique du roi, de la course au pouvoir au retour de la paix, et jusqu’aux années suivant de peu son assassinat. En s’attachant à un moment crucial pour la France, tant pour son destin que pour ses pratiques musicales, l’approche visuelle et contextualisée complète ainsi l’exposition de spectre plus étendu proposée à partir du mois de septembre 2013 par le Musée national de la Renaissance (château d’Ecouen). Les genres et les formes de la musique profane (tout particulièrement le ballet, l’air de cour ou la chanson) et, ponctuellement, la musique religieuse ou encore la musique militaire, seront donc abordés, mais sur le mode d’un discours de l’image et du goût, et sans prétendre à une description systématique.

Le choix des œuvres a été opéré dans le but d’esquisser un itinéraire visuel dont le caractère est d’abord emblématique ; fondé sur un patrimoine authentique, cet itinéraire s’inscrit dans une histoire tout à la fois organologique et artistique. Les instruments anciens ont été retenus en fonction de leur rôle éminent dans le répertoire musical de cette époque. Comme dans l’exposition d’Ecouen, une place essentielle est réservée à des œuvres picturales ou à des objets d’art dont l’interprétation réserve un rôle important à l’analyse de l’esthétique musicale (ainsi les célèbres scènes de bal « à la cour des Valois » ou certaines représentations allégoriques). Les œuvres graphiques illustreront la diversité des genres et des sources d’inspiration, mais l’approche du répertoire se fera à travers un échantillonnage très réduit d’impressions d’œuvres de musiciens contemporains du roi (comme Guillaume Chastillon ou Claude Lejeune).

L’exposition propose donc un regard partiel, à travers un nombre réduit d’œuvres picturales et graphiques, d’objets d’art et d’instruments anciens, sur la culture musicale des cours européennes à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle. Elle esquisse un tableau de la spécificité française en la matière, de son attachement aux formules traditionnelles et, tout à la fois, de son fécond face-à-face avec la musique italienne, à l’époque de Marie de Médicis. C’est ce passage, inscrit entre la musique de la Renaissance et le premier âge baroque, qui mérite notamment de retenir l’attention.

Les instrument anciens seront protégés et présentés dans des vitrines métalliques sécurisées et climatisées permettant de réaliser les prescriptions climatiques requises par le prêteur (55% d’humidité, 20° de température, recommandations spécifiques de protection).

La muséographie s’organisera autour de ces instruments, qui joueront un rôle moteur. Les représentations picturales constitueront un parcours périphérique disposé autour de ces instruments de musique; les œuvres graphiques et les objets d’art divers (céramique, orfèvrerie) se distribueront en deux ou trois cabinets thématiques particuliers consacrés aux genres et aux pratiques musicales et à leur répertoire ». (Source : site du musée national du château de Pau)