On attend la foule des grands jours à Tokyo tant l’exposition est prestigieuse. Le Mitsubishi Ichigokan Museum présente du 28 juin au 17 septembre l’exposition « Le monde de Chaumet : l’art de la joaillerie depuis 1780 ». Saphirs du cachemire, rubis birmans, émeraude de Colombie, cascades de pierres et diadèmes historiques seront au rendez-vous.

La maison Chaumet fut créée en 1780 au 18 de la place Vendôme. Son fondateur, Etienne Nitot, devient le fournisseur attitré de Napoléon et de la cour impériale. C’est lui qui exécute l’épée que celui-ci porte le jour du sacre, ainsi que la tiare que Napoléon offrit à Pie VII. Du collier d’émeraudes et de diamants de la grande-duchesse de Bade (1806) à la ceinture « gothique » tissée d’or et de perles de l’impératrice Marie-Louise (1811), les commandes fusent.

Les destinées de la maison sont ensuite confiées à la dynastie des Fossin (on leur doit le diadème Bedford), puis à J. B. Morel, qui succéda à son gendre, Joseph Chaumet.

A la Belle-Epoque, la maison excelle dans l’art du diadème. Les têtes fortunées s’habillent de volutes de feuillage, de kokochniks russes ou d’aériennes aigrettes en émeraude et en diamant. Chaumet devient le joaillier d’Edward VII et des cours d’Italie et d’Espagne.

Son rôle est déterminant dans la substitution des lignes simples et harmonieuses aux motifs lourds et compliquées, de règle jusqu’à alors dans les bijoux. C’est une élégance sobre qui marque l’après-guerre. Chaumet perpétue la tradition. Dans ses salons dorés grand siècle naissent des créations à couper le souffle. (Merci à Bertrand Meyer)