C’est le prince Mamoun qui au XVIIIème siècle, donna son nom à ces jardins qu’il reçut en cadeau de son père le sultan alaouite Sidi Mohammed Ben Abdallah. Deux siècles plus tard, sur une superficie de quatre hectares, on crée un hôtel qui devient vite un établissement de légende. Conçu en 1923 dans un style art déco par les architectes Prost et Marchisio, il s’impose comme une parenthèse nécessaire dans la vie d’un homme célèbre, alliant le confort de l’Occident au faste de l’Orient.

On vient à la Mamounia toute l’année pour bénéficier de ce cadre exceptionnel. De nombreuses célébrités y ont séjourné, dont Winston Churchill qui y établissait ses quartiers d’hiver à sa retraite. Il avait l’habitude d’aller de balcon en balcon pour guetter le soleil comme pour mieux capturer les couleurs et les reproduire sur ses toiles. Erich von Stroheim, Rita Hayworth, Orson Welles, Alfred Hitchcock y venaient souvent.

Plus près de nous, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé y logeaient leurs invités et l’on se souvient encore de Paloma Picasso, Loulou de la Falaise sautant dans une calèche pour rejoindre le couturier à sa villa « l’Oasis ».

L’hôtel a désormais 210 chambres rénovées mais on n’a pas touché aux panneaux de cèdre ciselé, à la fontaine de marbre du patio andalou, la kouba centrale et ses zouaks, aux plafonds vénitiens et aux frises zelliges. Les jardins sont toujours aussi parfumés. Bientôt les chants des oiseaux se tairont et l’appel à la prière retentira. La Mamounia est toujours un lieu culte. (Merci à Bertrand Meyer)