La chapelle royale Saint Louis de Dreux est la nécropole de la famille d’Orléans, située dans l’enceinte du château de Dreux. A l’origine, Jean Louis Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, contraint de laisser Rambouillet à Louis XVI, son cousin, qui lui a cédé le comté de Dreux en 1775, fait transférer de l’église de Rambouillet les 9 cercueils renfermant les dépouilles de ses parents le comte et la comtesse de Toulouse, de sa femme et de leurs 6 enfants. Il choisit comme sépulture pour sa famille la collégiale Saint Etienne du château de Dreux.

Dans la nuit du 6 au 7 mars 1793, le corps du duc mort quelques jours plus tôt, est transporté et inhumé clandestinement à Dreux. En 1816, sa fille qui a épousé le duc d’Orléans, Philippe Egalité, rachète le terrain  confisqué pendant la révolution et fait construire une chapelle par l’architecte parisien Charles-Philippe Cramail.

Par une ordonnance en date du 23 juin 1843, Louis-Philippe décide que « Notre chapelle royale de Dreux est consacrée à la sépulture des princes et princesses de notre famille ainsi qu’à celle de nos successeurs, descendants et héritiers.« . Il choisit lui-même l’emplacement où il souhaite reposer un jour. Léguée avec le château de Dreux par le comte de Paris (1908-1999), la chapelle appartient désormais à la Fondation Saint Louis.

A partir de 1839, cette chapelle de style néo-gothique fut agrandie par son fils le roi Louis Philippe qui en fit la nécropole de sa famille et de ses descendants, d’où le nom de « Saint-Denis des Orléans ». La chapelle primitive de 1816 fut alors complétée grâce à des ajouts de style néo-gothique. De 1843 à 1845, ses nombreuses fenêtres furent garnies de somptueux vitraux, tous exécutés à la manufacture de Sèvres, sur des dessins d’Eugène Delacroix, Hippolyte Flandrin et Dominique Ingres.

Le mausolée abrite dans la chapelle haute consacrée à la Vierge, le tombeau monumental du roi Louis-Philippe (1773-1850) et de son épouse la reine Marie Amélie (1782-1866). Inhumés dans un premier temps en la chapelle Saint Charles Borromée de Weybridge en Angleterre, leurs dépouilles furent transférées en la chapelle Saint-Louis de Dreux le 9 juin 1876. Le tombeau est surmonté de leurs statues en pied pour le roi, agenouillée pour la reine, oeuvre du sculpteur Antonin Mercié en 1886.

Dans la même chapelle, se trouve entre autres le tombeau de Ferdinand-Philippe d’Orléans (1810-1842), prince royal et duc d’Orléans, dont la sculpture du gisant fut confiée à Pierre Loison.

A côté mais placée dans une chapelle séparée en raison de sa religion protestante, repose son épouse Hélène de Mecklenbourg-Schwerin (1814-1858). Le sculpteur Henri Chapu représenta son gisant dans une émouvante attitude, tendant la main vers son époux. Sa dépouille fut transférée depuis Weybridge à Dreux en 1876.

Dans le déambulatoire côté Sud, parmi les nombreux tombeaux, on notera ceux de Ferdinand d’Orléans (1844-1910) et de Sophie-Charlotte en Bavière (1847-1897), duc et duchesse d’Alençon. Cette dernière était la soeur de l’impératrice Elisabeth d’Autriche et ft quelques temps fiancée au roi Louis II de Bavière, son cousin. Elle est morte tragiquement en 1897, brûlée vive dans l’incendie du Bazar de la Charité à Paris, un manifestation de bienfaisance à laquelle elle participait.

Dans la crypte circulaire de la chapelle basse reposent le comte de Paris (1908-1999) (à gauche sur la photo) et son épouse Isabelle d’Orléans-Bragance (1911-2003) (à droite sur la photo). Entre les deux tombeaux, celui du prince François, leur fils (1935-1960), décédé au cours de la guerre d’Algérie « en conduisant une manoeuvre hardie pour dégager un de ses harkis blessé », comme en fait état sa Citation à l’Ordre de l’armée. Le prince Thibaut, comte de La Marche, décédé en 1983 repose dans une petite chapelle attenante. (Merci beaucoup à Francky pour les images et les textes)