Sous la Restauration, la ville de Pau décide de faire ériger une statue pour rendre hommage au roi Henri IV, né à Pau le 13 décembre 1553. Ce projet trouve sa concrétisation sous la Monarchie de Juillet grâce au roi Louis-Philippe. Le 21 février 1839, le conseil général entérine la décision du Ministère de l’Interieur qui offre la statue. La statue en marbre de Louvie est du au sculpteur français d’origine italienne Nicolas Bernard Raggi né à Carrare en 1750 et formé à Florence puis dans l’atelier du sculpteur Bosio. Henri IV est représenté tête nue, la main gauche sur la garde de son épée, la main droite grande ouverte tournée vers l’extérieur en signe de générosité. La statue achevée en 1842 figure dans une exposition dans la cour du Louvre à Paris. La statue est installée sur la place Royale de Pau le 25 octobre 1842 et restera recouverte d’un voile jusqu’à son inauguration l’année suivante.

La ville de Pau inaugure avec faste la statue du roi Henri IV le 27 août 1843 en présence du prince Antoine d’Orleans, duc de Montpensier, 5ème fils du roi Louis-Philippe (ici peint par Winterhalter en 1844). Cette inauguration donne lieu a trois jours de festivités. La veille de l’inauguration, un grand bal est donné dans la cour du château. Le duc de Montpensier ouvre le bal avec la fille du préfet Azevedo. La municipalité a organisé plusieurs bals populaires pour la population. Le 27 août 1843, la statue est enfin dévoilée après une messe célébrée dans la chapelle du château. Le soir, le prince Antoine offre un banquets de 350 couverts dans le parc du château. Vers la fin du repas, le prince Antoine ordonne de faire ouvrir à tous le parc du château. Le duc de Montpensier et les Béarnais admirent ensemble un feu d’artifice, une première pour la ville de Pau, offert par le roi Louis-Philippe.

Quelques mois après l’evenement, Louis-Philippe commanda au peintre Eugene Deveria le tableau ci-dessus pour perpétuer le souvenir de cet événement. Ce tableau est aujourd’hui conservé au château de Versailles. Le duc de Montpensier conserva une esquisse de ce tableau qu’il légua a sa fille Marie-Isabelle, comtesse de Paris. (Merci à Charles pour le sujet)