Le 9 janvier 1930, la princesse Marie José de Belgique, fille du roi Albert I et de la reine Elisabeth épousait à Rome le prince héritier Umberto d’Italie. Voici le menu du repas de mariage.Il mérite que l’on s’attarde sur son contenu et sa forme. Ainsi, il est rédigé en italien ce qui est assez étonnant puisqu’il aurait été logique qu’il le soit en français, langue parlée à la Cour et vis-à-vis aussi des invités étrangers pour qui le français était certainement la langue véhiculaire. On peut donc imaginer l’influence du régime de Mussolini sur la vie à la Cour royale d’Italie et la volonté d’ « italianiser » au maximum le repas que ce soit dans la transcription du menu que dans le choix des plats et des vins. Ainsi, pas de champagne, probablement « trop français » mais un vin mousseux italien.

Le menu :

Crema reale :probablement sorte de velouté à la royale

Truite saumonée à la génoise. L’assaissonnement à la génoise peut varier selon les recettes mais on peut envisager une brunoise de légumes divers avec persil ou basilic, pignons, pommes de terre, huile d’olive et de l’… ail. Même si les versions des sauces génoises peuvent varier, l’ail reste toujours bien présent dans sa composition.

Pâté de foie gras en gelée. A nouveau, le mot « gelée » a dû déplaire aux puristes qui ont mit « gelatina » ce qui n’est vraiment pas la même chose, et fait même mauvais effet à première lecture. De plus, en Italie, le mot « foie gras » reste en français dans tous les restaurants. Il est cependant ici encore « traduit ».

Dinde (ou Dindonneau) rôti au cresson

Salade

Haricots verts à la majordome : l’assaisonnement à la majordome se compose de citron, de persil et encore … de l’ail et de l’huile d’olive.

Glace à l’ananas et pâtisseries : A nouveau, traduction du mot « ananas » en « ananasso » est étonnante

Cannoli à la Lodigiana : Les « cannoli » n’ont pas de traduction en français. C’est à l’origine une pâtisserie sicilienne, mais Lodi est une région du nord de l’Italie. Les cannoli à la Lodigiana, c’est un cannoli (un cylindre de biscuit croquant) fourré d’un mélange de mascarpone, de crême pâtissière, de noisettes hachées et de cerises confites. Comme le mascarpone n’existait pas à cette époque, il est à penser que c’ets de la ricotta qui a été utilisée à la place.

Les vins : tout est italien et pas de champagne mais du mousseux italien. Le « moscato »(du muscat) qui est un vin liquoreux pour le dessert. La strega qui est une très bonne liqueur italienne, est également servie. (Merci beaucoup à Palatine pour son aide au niveau traduction et recherches gastronomiques)