L’intérêt suscité par les archives privées de grande valeur historique, ne pouvait laisser les Archives nationales indifférentes au sort du plus prestigieux fonds privé de France, celui du roi des Français, de ses aïeux et de ses descendants.

Avant 1969, les archives de la Maison royale de France étaient dispersées au sein des différentes propriétés de la famille de France ainsi qu’à Londres (le Royaume d’Angleterre ayant été la terre d’exil de la famille d’Orléans, durant le XIXème siècle). Au domaine royal de Dreux, étaient conservés de nombreux dossiers et registres, ainsi que toutes les archives autrefois conservées dans les propriétés d’Eu, de Sicile et de Haute-Marne.

En 1969, le comte de Paris, Henri VI de France, pris la décision d’autoriser le rassemblement des archives familiales aux Archives nationales et le prince signa le 5 mars 1969 avec André Chamson de l’Académie française, directeur général des Archives de France ; un contrat de dépôt pour la totalité du fonds de la Maison de France.

Peu à peu, les documents dont le volume a pu être estimé à 50 tonnes, vinrent se ranger dans les rayonnages d’un dépôt neuf qui s’élève dans les jardins de l’hôtel de Rohan-Strasbourg. La masse la plus importante, conservée à Dreux, arriva en mai 1969. En novembre 1970, quand ; grâce à l’intervention de l’ambassade de France à Londres ; fut obtenue des autorités britanniques la licence d’exportation, il devint possible de transférer de Londres les 166 caisses, malles, cantines, paquets et plis qui étaient abrités, pour certains depuis plus d’un siècle, dans les coffres-forts de la banque Coutts et Cie, qui depuis Philippe-Égalité était la banque des princes de la Maison d’Orléans. Quelques dossiers, gardés pour les nécessités des affaires courantes dans les bureaux de la Société civile du Domaine de Dreux, s’y ajoutèrent, ainsi que des correspondances et papiers privés contemporains, rapportés du Portugal.

Ainsi sont aujourd’hui conservées aux Archives nationales, toutes les archives historiques de la famille d’Orléans. Ce fonds d’archives se compose de papiers personnels, et surtout de titres de propriété, comptes, documents seigneuriaux, administration des domaines et biens de la Maison d’Orléans, mais également tous les documents relatifs à la succession des princes d’Orléans, de Philippe de France (fils cadet de Louis XIII) à Jean III de France, sans oublier bien sûr, tous ceux concernant la succession du Roi Louis-Philippe et de l’ensemble de ses enfants. Depuis plusieurs années, ces archives de la Maison de France, connaissent une croissance continue des consultations – qu’il s’agisse d’historiens, d’étudiants ou de spécialistes, pour des recherches historiques. Les demandes ne cessent d’augmenter, pour exemple : en décembre 2001, 386 dossiers dont 53 registres avaient été traités ; 10 ans plus tard, pour l’année 2011, on en comptait plus 2397 dossiers dont 1070 registres consultés.

Bien sûr ces archives déposées aux Archives nationales, restent la propriété de la Famille de France et sont actuellement gérées par la Fondation Saint-Louis. Sur son site internet, les Archives nationales publient la liste (non exhaustive) de ce fonds d’archives, ce qui permet de se figurer l’immense richesse historique que représente ces archives de la Maison royale de France. Sur son internet les archives Nationales racontent également par le menu, l’histoire passionnante de ces archives, lors des révolutions successives, de l’exile imposé aux princes et bien sûr durant deux grandes guerres. Malgré tous ces aléas historiques, elles furent miraculeusement conservées dans leurs ensemble et pour certaines encore conservées intactes dans leurs portefeuilles d’origine. Désormais conservées dans les meilleures condition possible au sein des Archives nationales, ces archives sont un trésor sans pareil qui permettent et permettrons aux historiens de se plonger, au cœur d’une France aujourd’hui. (Merci à Quentin)