L’impératrice Farah d’Iran a été conviée par les autorités de la mairie du 16ème arrondissement à Paris à planter dans les jardins de la mairie un grenadier en mémoire de la jeunesse iranienne disparue tragiquement. (Merci à Marie Françoise – Copyright photos : DR – Article dédié à Véronique Y)

Discours prononcé par l’impératrice Farah

 

Monsieur le Maire, Mesdames , Messieurs, Chers Amis,

Je souhaite tout d’abord vous adresser Monsieur le Maire mes remerciements les plus sincères ainsi que ma gratitude et celle de mes compatriotes pour  votre décision de planter un grenadier dans les jardins de la mairie du 16ème arrondissement en hommage à la jeunesse iranienne disparue tragiquement.

C’est une cérémonie émouvante, d’autant plus que je pense à mes enfants, Leila et Ali-Reza partis, hélas, trop tôt, dont le coeur battait au rythme de celui de tous les jeunes iraniens.

Cette belle initiative s’inscrit dans la grande tradition française qui conjugue avec une rare harmonie la défense des valeurs universelles et le respect des singularités. Elle souligne également les liens particuliers qu’entretient la communauté iranienne avec la France. Des liens de confiance, et de respect mutuels. Le choix de grenadier pour cette cérémonie en apporte une preuve éclatante.

Pour nous Iraniens, la Grenade, est le fruit du « Paradis ». Pour nos poètes, la Grenade est l’écrin des graines célestes, de la pureté, et de l’innocence.

Pour nos philosophes la Grenade est le fruit du jardin de l’Essence, le seul qui intègre la multiplicité dans l’unité, le pluriel dans le singulier.

Pour ma part, elle symbolise la jeunesse et tous les espoirs qu’elle porte, la beauté, l’amour, la promesse de l’avenir.

Cette plantation est une belle opportunité pour rappeler l’importance de la jeunesse dans toute société et en particulier en Iran où les jeunes à l’instar de ces belles graines de la Grenade, pleines d’énergie et d’espoirs, sont pour l’instant réprimées et retenues par une écorce qui finira, j’en suis certaine, par se déchirer pour qu’elles se déploient dans toute leur force.

Planter un grenadier dans ces beaux jardins du 16èmearrondissement c’est donc symboliquement envoyer un message à toute la jeunesse iranienne qui souffre et qui espère pour lui transmettre la promesse humaniste d’un destin meilleur.

Planter un grenadier c’est exprimer notre admiration pour le courage et la résilience de cette jeunesse qui porte l’avenir. Planter un grenadier, c’est aussi lancer un message d’encouragement à tous ceux qui oeuvrent pour la liberté, pour leur rappeler que nous pensons à eux, que nous soutenons leur cause et que nous sommes avec eux.

Planter un grenadier, c’est surtout saluer la mémoire des combattants de la liberté qui ont été fauchés en pleine jeunesse. En ces moments complexes et difficiles, je pense à toutes ces mères iraniennes, dont les enfants ont payé de leur vie leur combat pour la liberté et je souhaite leur dire à quel point je partage leur souffrance et leur peine. Cet arbre garde leur mémoire vivante dans nos coeurs.

C’est au nom de toutes ces mères que je plante cet arbre dans les beaux jardins de la mairie du 16ème arrondissement avec l’espoir qu’elles aussi à leur tour plantent un arbre au nom de leur propre enfant pour recréer ce jardin d’essence si cher à nos poètes et nos philosophes.

Puisse un jour cette jeunesse exprimer sa force et sa puissance, exaucer les espoirs d’avenir et de progrès, et porter fièrement les valeurs de liberté.

Avec l’espoir que la lumière vaincra les ténèbres.