« La fureur de la plupart des Français, c’est d’avoir de l’esprit. » écrit le –faux – Persan, Rica, dans l’une de ces fameuses Lettres persanes de Montesquieu, quintessence littéraire de ce que fut l’esprit français. Mais justement à quoi renvoie cette expression que tout le monde entend mais qui est rarement explicitée ?

C’est ce à quoi s’attèle Metin Arditi, auteur d’origine turque, citoyen suisse, aujourd’hui, et amoureux de la France depuis toujours, dans son ouvrage : Dictionnaire amoureux de l’esprit français, publié aux Éditions Plon.

Composé de 180 articles, avec de multiples renvois, l’ouvrage de Metin Arditi essaye de définir le phénomène, avec autant d’érudition que d’humour, en ne manquant pas d’évoquer ce qu’est l’esprit français selon ses goûts propres. Mélange du souci de plaire, du goût de l’apparat, de l’impression de légèreté, de l’art de la conversation, du piquant de la réplique et de l’érudition qui ne tombe jamais dans le pédantisme, cette notion subtile et fait de civilisation irriguent  littérature, vie mondaine mais aussi films, musiques et habitudes quotidiennes de l’Hexagone.

 

Pour de plus amples explications, Emmanuel Couly le reçoit dans son émission, L’Essonne en Auteurs, dont le plateau est installé dans la maison de l’un des plus brillants représentants de l’esprit français, au XXe siècle, Jean Cocteau. Cette demeure, située à Milly-la-Forêt, en Essonne, dite « Maison du bailli », ancienne dépendance du château de la Bonde, est acquise par Cocteau avec Jean Marais, en 1947, après le succès de La Belle et la Bête.

On peut toujours admirer dans le jardin, le buste dit du « Turc de Louis XIV », qu’on voit dans le film. Très vite, Marais revend ses parts de la maison à Cocteau,  qui en fait de sa résidence principale. Il y décède en 1963 et est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise des Simples, de la commune, avec en épitaphe : « Je reste avec vous ». ( Copyright photos : unevilledeslivres)

Avec lui reste donc aussi … un peu de l’esprit français :  https://youtu.be/FAFQFf8QIHA