Ce 24 octobre, 61 ans plus tôt, un homme rondouillard, au physique un peu évocateur de celui d’Alfred Hitchcock, décède brutalement lors d’un cure d’amaigrissement, dans la jolie station thermale italienne et vaguement compassée de Montecatini. Cet homme est le fondateur express d’un empire dont le nom assure encore aujourd’hui un certain prestige à la France. Cet homme n’a pas nécessairement le physique de l’emploi, il est le style, la sensibilité, le goût et l’oeil même…

Cet homme, c’est Christian Dior ! Pour se remettre mais aussi savourer le succès du « New look », véritable coup de tonnerre dans la torpeur d’après-guerre, Dior s’offre le magnifique Moulin du Coudret, à Milly-la-Forêt, en Essonne.  Cette propriété de campagne existe toujours et sera présentée au début du prochain numéro de L’Essonne en Auteurs consacré au passionnant ouvrage de Maureen Footer, Dior et ses décorateurs aux Editions Citadelles et Mazenod.

 

Christian Dior, fils de famille, ruinée par le Krach de 1929, voyant lui-même sa galerie d’art ruinée, empêché de faire les études d’architecture qu’il souhaitait, errant de logement précaire en logement précaire, vivant d’expédients, s’inscrit dans un cours de dessin dans l’espoir de trouver enfin une situation qui lui convienne. Un ami l’aide à entrer comme modiste chez Piguet, puis styliste chez Lucien Lelong .

Ces expériences l’amènent à trouver sa propre inspiration et grâce à l’aide de la fortune Boussac, il peut enfin monter sa propre maison de couture, qui sera la n°1 mondiale de 1947 à sa mort, le 24 octobre 1957. 10 ans de succès fulgurant, peut-être trop… Qui ont sûrement contribué à user cet homme émotif, peu sûr de lui et obsédé par la perfection… 

Dior vend le Moulin du Coudret au début des années 50 pour acquérir le château de la Colle noir, à Montauroux, près de Grasse. (Merci à Emmanuel Couly pour cet article et les photos)