Parution du livre « Le Versailles des présidents. 150 ans de vie républicaine chez le Roi-Soleil ». En voici le descriptif : « Le château de Versailles, symbole de la grandeur monarchique française, est, depuis cent cinquante ans, un haut lieu de représentation de la République.
D’Adolphe Thiers, poussé par la Commune de Paris à s’installer dans la ville royale, à François Hollande, qui conserve le pavillon de la Lanterne pour l’usage présidentiel, les acteurs de la vie républicaine française, présidents, ministres, parlementaires, chefs d’État en visite, ont contribué à écrire l’histoire contemporaine du domaine.
Jusqu’en 1953, l’ancienne demeure royale accueille les élections présidentielles dans la grande salle du Congrès et, à partir de 1958, le Parlement s’y réunit pour réviser la Constitution. Les têtes couronnées et les chefs d’État étrangers les plus illustres sont invités à assister à des concerts à l’Opéra royal, à dîner dans la galerie des Glaces, à loger dans les somptueux appartements du Grand Trianon. De Gaulle y reçoit les Kennedy en 1961, Mitterrand choisit le château pour le sommet du G7 en 1982. Mais le domaine de Versailles est aussi le refuge privilégié des politiques, que l’on songe à Giscard d’Estaing y organisant ses cinquante ans en famille ou à Nicolas Sarkozy se réservant les douceurs de la Lanterne. Deux siècles après la chute de la monarchie, le château de Versailles continue d’être le théâtre du pouvoir, de la République et de ses secrets. »
« Le Versailles des présidents. 150 ans de vie républicaine chez le Roi-Soleil », Frédéric Opperman, Fayard, 308 p.
Pierre-Yves
25 mars 2015 @ 09:34
Le sujet est intéressant. La monarchie et la république ont beau s’être longtemps combattues en France, elles ne manquent pas de points communs.
Notre Vème république est d’ailleurs de conception très monarchique.
Zeugma
25 mars 2015 @ 18:29
En quoi la constitution de la Ve République est-elle « de conception très monarchique » ?
Pierre-Yves
26 mars 2015 @ 09:47
Par exemple par les pouvoirs extrêmement étendus qu’elle donne au Président, par sa non responsabilité devant le parlement.
Sans compter que les lieux de pouvoir, et en premier lieu l’Elysée, réfèrent à la monarchie. La marquise de Pompadour en fut la seconde propriétaire, puis Louis XV et Louis XVI, puis la duchesse de Bourbon, puis Murat, puis Napoléon, etc …
Zeugma
26 mars 2015 @ 17:48
Les pouvoirs propres du président de la République française, c’est à dire les actes qu’il peut signer sans contreseing du premier ministre, sont limitativement énumérés dans l’article 19 de la constitution.
L’article 20 précise que c’est » le Gouvernement (qui) détermine et conduit la politique de la nation (et) dispose de l’administration et de la force armée. (…) ».
Lorsque vous évoquez une « conception très monarchique du pouvoir », vous ne précisez pas à quelle époque de la monarchie française vous vous référez ; le conception même du pouvoir royal ayant évoluée au cours des siècles.
Danielle
25 mars 2015 @ 13:58
Récemment, un reportage TV a été consacré à ce sujet, intéressant.
Jean Pierre
25 mars 2015 @ 14:26
El le Versailles du roi de Prusse ?
Zeugma
25 mars 2015 @ 18:27
Versailles est par essence une ville royale.
La ville fut – brièvement, et sans gloire – le siège du gouvernement français pendant la Commune ; gouvernement qui n’était d’ailleurs pas vraiment républicain.
Les présidents des IIIe et IVe République y furent élus mais ce n’est plus d’actualité.
Les congrès du parlement s’y réunissent encore.
La dernière fois, en 2009, pour entendre un discours – non suivi d’un débat – du président de la République de l’époque.
Il est peu probable que l’exercice soit réitéré avant longtemps car ni les députés ni les sénateurs n’avaient aimé être réduits à un rôle de sleeping partner.
Une hypothétique réunion du congrès pour une révision constitutionnelle est également renvoyée aux calendes grecques – à la saint glinglin – car il n’y a pas de majorité pour voter un texte.
Et d’ailleurs, rien n’interdirait de réunir le congrès à Paris.
Quant aux grandes réceptions : c’est fini sauf celles qui sont payées par des entreprises privées ou de riches particuliers.
Yannick
26 mars 2015 @ 00:39
Oui, ça conjugue la République à toutes les sauces (les fronts, les marches, les valeurs -à croire que les monarchies n’ont pas de valeurs-, les partis, les principes etc …), mais c’est quand même bien content de trouver les châteaux des rois pour faire bombance !