Parution du livre « Les dames de l’Elysée » sous la plume de Bertrand Meyer-Stabley (auteur de plusieurs biographies sur des membres de familles royales) et Lynda Maache. Dans le style narratif très agréable qui le caractérise, Bertrand Meyer-Stabley revient sur la destinée jusqu’aux marches de l’Elysée d’Yvonne de Gaulle, Claude Pompidou, Anne-Aymone Giscard d’Estaing, Danielle Mitterrand, Bernadette Chirac, Cécilia Sarkozy, Carla Bruni, Valérie Trierweiller et Brigitte Macron.

L’occasion aussi de découvrir que les épouses des présidents français ont parfois tissé des liens au-delà du protocole avec des membres de familles royales. Anne-Aymone, épouse du président Valéry Giscard d’Estaing, est la fille du comte de Brantes et de la princesse Aymone de Faucigny-Lucinge, dont le grand-père épousa la comtesse d’Issoudun, fille naturelle légitime du duc de Berry, lui-même fils du roi Charles X. Le duc et la duchesse de Berry furent des locataires de l’Elysée après la chute de l’empereur Napoléon I.

On apprend que Valéry et Anne-Aymone Giscard d’Estaing ont gardé après leur départ du Palais de l’Elysée en 1981 des contacts amicaux avec le roi Juan Carlos et la reine Sophie d’Espagne. Le monarque espagnol qui a abdiqué voici 5 ans, n’a jamais oublié que le président français faisait partie de la poignée de dignitaires à être venu assister à sa prestation de serment en 1975 lorsqu’il avait succédé au général Franco. Depuis, à chaque passage en Espagne de l’ancien couple présidentiel, une invitation leur est adressée pour un déjeuner, un dîner intime au Palais de La Zarzuela ou un week-end de chasse.

Madame Giscard d’Estaing a aussi tissé des liens avec le prince Rainier et la princesse Grace de Monaco, avec l’impératrice Farah d’Iran et avec la princesse Diana qui est venue une année lors de la soirée de gala de sa fondation au château de Versailles.

La première grande réception su septennat fut d’ailleurs en l’honneur de la visite du Shah d’Iran et de son épouse Farah. Anne-Aymone veilla au bon déroulement de la grande soirée donnée à Versailles où le menu se composait de plateaux de foie gras des landes, de ris de veau aux morilles, de caneton Montmorency avec pommes dauphine, cœurs de laitue puis en dessert des fraises des bois glacées.

Claude Pompidou vécut à l’Elysée de 1969 à 1974 moment du décès de son époux. En 1972, elle accueille la reine Elizabeth II en visite. La souveraine ne loge pas à l’hôtel de Marigny qui traditionnellement héberge les hôtes de la République mais à Versailles.

Madame Pompidou avait déjà rencontré la reine en 1948 alors qu’elle était encore princesse héritière. Elles avaient en commun la passion des chevaux. Autant dire que le courant passa très bien entre les deux dames. Claude Pompidou, décédée en 2007, avoue que cette visite royale, donna beaucoup de mal aux services de l’Elysée afin que tout soit parfait et qu’au final la reine était bien plus simple qu’on pourrait le penser.

Claude Pompidou a aussi noué des liens avec Rainier et Grace de Monaco. Elle confiait que le Général de Gaulle avait beaucoup d’admiration pour la princesse. Après le décès de son époux, elle a continué à voir le grand-duc Jean et la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg ainsi que le roi Baudouin et la reine Fabiola qui de passage à Paris faisaient toujours halte dans son appartement de l’île Saint-Louis.

Dans les présidences plus récentes, Nicolas et Carla Sarkozy ont reçu dans leur résidence d’été du Cap Nègre le roi Abdallah et la reine Rania de Jordanie tandis que le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte entretiennent d’excellents rapports avec Henri et Maria Teresa de Luxembourg qui sont par ailleurs voisins de la résidence d’Etat du Fort de Brégançon.

« Les dames de l’Elysée », Bertrand Meyer-Stabley et Lynda Maache, Bartillat, 2019, 340 p.