Certains membres des familles royales actuelles viennent du Nouveau Monde. Pour l’évoquer, cet article s’ouvre par la très belle pièce commémorative que Saint-Marin a frappée en 2006 à l’occasion du 500e anniversaire de la mort de Christophe Colomb, qui représente le navigateur et ses trois caravelles cinglant vers l’Ouest. Je parlerai d’abord des personnes qui ont un rapport avec le Nouveau Monde, puis des pièces qui le représentent.

La Grande-Duchesse Maria-Teresa de Luxembourg, dont la famille est originaire de Cuba, figure sur la pièce commémorative de 2015 qui célèbre le 15e anniversaire de l’accession au trône du Grand-Duc Henri.

La Reine Maxima des Pays-Bas, originaire d’Argentine, ne figure sur aucune pièce en euros, les Pays-Bas limitant la représentation au souverain en exercice : la Reine/Princesse Beatrix (jamais le Prince Claus) et le Roi Willem-Alexander.

La famille du Liechtenstein a aussi accueilli un membre venu du Nouveau Monde en la personne de la Princesse Angela, originaire du Panama et épouse du Prince Maximilian. Mais le Prince Maximilian n’est ni régnant ni héritier et le Liechtenstein n’est pas dans la zone euro. Même chose pour Christopher O’Neill, américano-britannique, et la Princesse Madeleine de Suède : elle n’est ni régnante ni héritière, et la Suède ne fait pas partie de la zone euro.

Par contre, la Princesse Grace de Monaco, originaire de Philadelphie, est représentée sur une des pièces en euros les plus recherchées : la pièce commémorative de 2 EUR qui rappelle en 2007 le 25e anniversaire de sa disparition.

Et la transition est toute trouvée avec le second pan de cet article puisque la ville de Philadelphie figure également sur une pièce en euros : la VIIIe Rencontre Mondiale des Familles s’y était déroulée en septembre 2015 et le Vatican lui avait consacré la pièce commémorative de 2 EUR ci-dessous, sur laquelle deux familles entourent la Terre.

Les pays de la zone euro qui ont eu des activités outre-Atlantique sont, comme on le constate toujours par les langues qui y sont parlées, l’Espagne, le Portugal, la France et, dans une moindre mesure, les Pays-Bas.

L’Espagne n’a frappé aucune pièce en euros évoquant le Nouveau Monde. Pour ce qui est du Portugal, les deux pièces en euros qui évoquent son empire maritime montrent des bateaux qui naviguent vers l’Orient, j’en avais parlé en juin 2015. Le pays fait donc jusqu’à présent l’impasse sur le Brésil.

Quant à la France, la seule pièce qui comporterait une allusion au Nouveau Monde est celle qu’elle a frappée en 2014 à l’occasion du 70e anniversaire du Débarquement et qui représentait des traces de semelles de soldats britanniques, américains et canadiens sur le sable de Normandie.

Et aucune pièce en euros néerlandaise ne concerne ce thème, malgré la Reine Maxima.

Mais on peut trouver une autre pièce qui en parle : le Vatican, outre la pièce qui évoquait Philadelphie, a aussi frappé en 2013 une pièce commémorative de 2 EUR dédiée aux Journées Mondiales de la Jeunesse qui  s’étaient tenues au Brésil. Le visuel est explicite : nous sommes à Rio, aux pieds du Christ du Corcovado.

On pourrait soupçonner un manque de cohérence dans la conception de ces deux pièces du Vatican : la pièce dont l’événement avait pour cadre Philadelphie n’en mentionne pas le lieu, alors que cela n’aurait pas été inutile. Par contre, celle qui a pour cadre Rio écrit « Rio » dans la légende, ce qui n’était peut-être pas nécessaire étant donné la lisibilité de la pièce.

En conclusion, curieusement, ce ne sont pas les grandes puissances maritimes qui parlent de Nouveau Monde sur leurs pièces en euros, mais quatre des plus petits États de la zone, qui de plus n’ont jamais possédé de territoires outre-Atlantique : le Vatican, Saint-Marin, Monaco et le Luxembourg. (Merci à Sedna pour ce 80ème article)