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Verdi est le compositeur qu’on ne présente plus et VERDI est l’acronyme de Vittorio Emanuele Re d’Italia. Il y a bien sûr une interaction entre les deux « verdi ».

Sur la pièce commémorative italienne de 2013 qui célèbre le 200e anniversaire de sa naissance, Giuseppe Verdi est représenté suivant un croquis qui en avait été fait en 1879.

À cette date, Verdi a 66 ans, il a déjà composé Nabucco, Rigoletto, La Traviata, Aida et le Requiem, mais pas encore Othello ni Falstaff.

Une trentaine d’années plus tôt, en 1848, avaient eu lieu les émeutes de Milan alors sous occupation autrichienne. Elles avaient abouti à ce que le maréchal Radetzky et ses troupes soient chassés de la ville. Lui non plus, le maréchal Radetzky, on ne le présente plus depuis que Johann Strauss a composé la célébrissime marche qui porte son nom, et qu’on peut entendre en bis de tous les concerts de nouvel an depuis Vienne (morceaux choisis : 1987 sous la direction de Karajan ou 2011 en présence de la Sheikha Mozah et de l’Émir du Qatar).

Ces émeutes ainsi que d’autres en Italie s’inscrivaient dans le cadre du mouvement du Risorgimento, visant à l’unité italienne, mouvement que Verdi avait appris à connaître avec Camillo Bento, comte de Cavour, représenté ci-dessous sur la pièce commémorative italienne de 2010 qui célèbre, ici aussi, son bicentenaire.

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Verdi soutient la révolte des Milanais contre les Autrichiens. Il accepte de voir fleurir le graffiti « Viva Verdi » un peu partout dans Milan, en signe de ralliement clandestin et provocateur de « Viva Vittorio Emanuele Re d’Italia ».

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En 1861, le Roi Victor-Emmanuel réussit à unir une grande partie de l’Italie (sans le Latium, siège des États pontificaux) et à en faire un royaume, avec le Comte de Cavour comme premier président du Conseil et, à la demande de ce dernier, Verdi comme membre du premier Parlement. 150 ans plus tard, en 2011, l’Italie a frappé la pièce ci-dessous pour commémorer l’unification du pays.

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On ne le sait pas toujours, Verdi était né français dans le Duché de Parme qui était en 1813 sous l’autorité de Napoléon (son acte de naissance est d’ailleurs rédigé en français). Quatre mois plus tard, le Duché de Parme était administré par Marie-Louise d’Autriche et le sera jusqu’à sa mort en 1847.

Puis les événements vont faire de Verdi non seulement un Italien mais le champion du patriotisme en matière d’opéra : on se souvient que son chœur « Va pensiero », sans doute son air le plus connu avec la marche triomphale d’Aida, avait été à plusieurs reprises plébiscité comme possible hymne national italien.

Pour en revenir à la numismatique : trois pièces sans grande originalité, mais qui permettent d’évoquer un pan de l’histoire de la péninsule. (merci à Sedna pour cet article)