Le château de Sully-sur-Loire avec ses hautes tours et ses douves profondes, est un superbe exemple de forteresse médiévale. Il fut édifié à la fin du XIVème siècle sur un site qui, depuis l’époque gallo-romaine, commandait l’un des rares franchissements de la Loire.

En 1602, Maximilien de Béthune achète le château et la baronnie pour 330 000 livres, dont il devient le premier duc. Grand homme de guerre, maître de l’artillerie, il est aussi un administrateur consommé. son action s’étend à tous les domaines : finance, agriculture, industrie, travaux publics. bourreau de travail, Sully commence sa journée à 3 heures du matin. 

Henri IV comprend vite qu’il ne peut confier les finances du royaume qu’à l’homme qui administre si bien ses propres affaires. il le nomme en 1596 au Conseil des Finances puis vers 1598 surintendant des finances. Sully remet alors de l’ordre dans les comptes, en créant en 1601, une chambre de justice destinée à lutter contre les malversations financières.

En 1606, Maximilien de Béthune est à l’apogée de sa gloire : il devient duc et pair de France. Il prend alors le nom de son domaine et restera dans l’Histoire sous le nom de Sully. Sa carrière prend fin en 1610 avec l’assassinat d’Henri IV qui se rendait justement chez lui à paris lorsqu’il fut tué. Le ministre se retire mais il assure Louis XIII de sa fidélité et encourage ses coreligionnaires protestants à faire de même. Richelieu le fera maréchal de France.

Pendant quatre siècles, le château est resté dans la famille des descendants de Sully. Classé « Monument historique »; il est depuis 1962 la propriété du département du Loiret et a bénéficié de nombreuses restaurations.

Construit à la fin du XIVème siècle, le château a conservé son allure de forteresse médiévale, ses grosses tours et ses larges douves. Le donjon, construit à la fin du XIVème siècle, est équipé de chemins de ronde avec mâchicoulis, meurtrières et arbalétrières qui marquent l’évolution de l’art militaire au cours de la guerre des Cent Ans. Seul, le petit château est postérieur : pavillon d’habitation de Sully, il date du début du XVème siècle.

La salle d’honneur au premier étage est la plus vaste avec 300m². Elle constituait au Moyen Age la salle principale du logis seigneurial. La justice y était rendue et les festins organisés. Au XVIIeme siècle, Sully la décore : les murs sont tendus de tissus rouges et des portraits de famille y sont accrochés.

La chambre du Roi est ornée de belles tapisseries du XVIIème siècle et d’un mobilier Louis XIII. Le jeune Louis XIV et Anne d’Autriche, accompagnés de Mazarin, s’y réfugièrent en mars 1652 en pleine Fronde.

La charpente du donjon est l’une des plus belles que nous ait transmise le Moyen Age. Construite à la fin du XIVème siècle par des compagnons charpentiers de l’Orléanais, cette charpente, longue de 35 mètres et haute de 15 mètres, aligne ses chevrons comme une carène de navire.  

Le petit château construit quelques années après le donjon abrite les appartements de Maximilien de Béthune. Sa chambre possède un plafond à caissons peints, ornés de devises et de symboles relatifs au titre de grand maître de l’artillerie : boulets de canon, foudre… Il rappelle l’attachement du duc à son bon roi Henri. 

Dans les salons aménagés au XVIIIème siècle, on découvre une série de six tapisseries réalisées par les ateliers de Paris au début du XVIIe siècle, racontant l’histoire de Psychée d’après Les Métamorphoses. Des hôtes illustres passèrent à Sully. Si Henri IV ne vint jamais au château, celui-ci n’en reçut pas moins de très illustres hôtes. en plus de Louis XIV, il accueillit le maréchal de Turenne la même année, peu avant la bataille de Bléneau où il allait défaire les troupes de Condé. Entre 1716 et 1719, la château sert d’asile à Voltaire, exilé par le Régent dont il avait brocardé les moeurs.

La salle à manger possède une cheminée spectaculaire ornée de blasons et de symboles et a été aménagée postérieurement.

La salle dite du tombeau abrite une copie du chef d’oeuvre de Barthélémy Boudin réalisé à Nogent-le-Rotrou, ville où décéda le duc en 1641. Il représente Maximilien de Béthune dans on costume de cérémonie, couvert du manteau ducal qui s’entrouvre pour laisser apparaître son haut de chausse tailladé. Il porte la fraise tuyautée. On peut ressentir l’énergique volonté et la haute intelligence de l’homme à tarvers l’oeuvre de l’artiste. son épouse Rachel de Cochefilet, de la famille percheronne, est décédée en 1659. Sa statue a beaucoup moins d’expression. Elle est certainement l’oeuvre d’un des élèves ou ouvriers du maître Boudin. (Un grand merci à Francky pour toutes ses recherches et le texte)