Le lundi 21 décembre 2020, Maître Kohn, commissaire-priseur à Paris, va vendre aux enchères un rare vase « cratère » en porcelaine dure muni d’anses à enroulements.
MoreVente d’un vase « cratère » en porcelaine de Sèvres
24 Comments
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19 décembre 2020 @ 06:32
Si dans l’Antiquité le vase cratère servait à diluer le vin, je suppose qu’au 19ème siècle, il n’était plus qu’ornemental.
20 décembre 2020 @ 10:47
Merci DEB pour ce renseignement, je ne savait pas à quoi servait ce vase.
21 décembre 2020 @ 16:17
Sinon , DEB , il fallait avoir » une sacrée descente » (pardon pour la familiarité du propos )
19 décembre 2020 @ 07:44
Le commissaire-priseur n’aura pas intérêt à se prendre les pieds dans le tapis……😀😀😀
19 décembre 2020 @ 08:13
1847? LP connaissait déjà sa future résidence ?
Un bel objet pour EU….
19 décembre 2020 @ 09:26
Absolument superbe et de couleurs et de proportion .
Extre^mement décoratif , mais demande une certaine
place visuelle . On ne peut pas placer cela aussi facilement
que l’on pourrait le croire .
19 décembre 2020 @ 10:23
C’est un objet magnifique.
Je n’aime pas. Pas du tout.
J’apprécie, énormément, mais je n’aime pas.
Mais c’est magnifique.
19 décembre 2020 @ 16:02
Oui, mais vous n’aimez pas……..😀
19 décembre 2020 @ 11:13
Une sympathique idée de cadeau de Noël pour les retardataires (et gagnants du Loto).
19 décembre 2020 @ 12:44
Superbe vase qui n’aurait pas sa place chez moi malheureusement.
19 décembre 2020 @ 12:53
Le catalogue de la vente précise :
» Vase « cratère »
Scènes peintes par le Michel Nicolas Eustache Hyacinthe Polyclès Langlois (1814-1872).
Porcelaine dure
Marqué des LP entrelacés et daté 1847
Les cartels sont signés Polyclès Langlois et P Langlois
H. 31 cm, L. sans les anses 37,5 cm
Bibliographie :
T. Préaud (dir.), The Sèvres Porcelain Manufactory : Alexandre Brongniart and the triumph of art and industry, 1800-1847, Londres, The Bard Graduate Center for Studies in the Decorative Arts, New York, Yale University Press, 1997, p. 287.
Important vase « cratère » en porcelaine dure muni d’anses sorties à enroulements, ornées en leur centre d’une lyre or, décoré sur fond bleu lapis sur chaque face d’une réserve rectangulaire représentant, pour l’une, une vue du château des Tuileries, résidence de la famille d’Orléans en France et, pour l’autre, le château de Twickenham, résidence de la famille d’Orléans durant son exil en Angleterre. Le fond bleu est richement orné de motifs à fond or de rosaces, palmes, oves, chevrons et frises de feuilles encadrant les cartels, ainsi que de fenestrages sur le piédouche.
Les peintures de paysages sont signées par Polyclès Langlois et l’intérieur de la coupe porte la marque estampillée de Sèvres et la date de 1847.
La forme de ce vase, qui est apparenté à une coupe, fut dessinée en 1806 par Alexandre Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres de 1800 à 1847. Il subsiste un dessin du vase « cratère » à décor des châteaux des Tuileries et de Twickenham, signé d’Antoine-Gabriel Willermet, conservé à la manufacture de Sèvres. La forme servit également pour le vase « cratère » serti de médaillons dessiné par Jean Charles François Leloy en 1818-1819, dont un exemple en porcelaine à médaillons de cristal est conservé à la Cité de la céramique de Sèvres.
Plusieurs livraisons de vases « cratères » portant un décor semblable sont mentionnées dans les archives de ventes. Un premier exemplaire, qui présentait une légère fêlure, entra en magasin de vente le 30 avril 1836 et fut livré au Grand Trianon le 22 avril 1837, au prix de 1 000 francs. Un deuxième, entré en magasin en septembre 1836, fut livré à la reine en cadeau à Monsieur Lelong, propriétaire de Twickenham, le 3 octobre de la même année. Un troisième modèle fut offert par Louis-Philippe à sa sœur, Madame Adélaïde, en juillet 1838. C’est en 1848 (sans doute) qu’entra en magasin de vente le présent vase « cratère », mentionné au 8 février. »
Il demeure qu’il a peut-être été livré à un membre de la famille d’Orléans.
Au début du XVIIIe siècle, James Johnston (1643-1773), homme politique écossais, proche ami du roi George Ier et de la reine Caroline, acheta une vielle maison située à Twickenham (Middlesex) au bord de la Tamise. Il démolit le bâtiment et l’architecte John James lui construisit une vaste demeure entre 1702 et 1737. La demeure de Twickenham fut louée par Louis-Philippe et son épouse de 1813 à 1815.
Louis-Philippe et ses frères en exil avaient résidé d’abord entre 1800 et 1808 de l’autre côté de la Tamise à Highshot House qui appartenait à une fille du banquier Coutts, la marquise de Bute et servira aux aides de camp du duc en 1815-1816.
Le domaine de Twickenham fut racheté à Lord Kilmorey pour la somme de 700 000 francs par Henri, duc d’Aumale, quatrième fils de Louis-Philippe, qui s’y installa en 1852. La maison fut cédée en 1877 à John Digdale Astley pour 45 000 livres et sera transformée en un luxueux club de sport. Très vite, la demeure fut revendue à la famille Cunard puis à la congrégation religieuse Les Dames de la Compassion. En 1926, Orléans House est vendue à des marchands de gravier et de sable.
Orléans House a été démolie cette année-là et la zone autrefois occupée par la maison a été utilisée pour extraire du gravier tout au long des années 1930. Les dépendances et l’Octogone (de l’écossais John Gibbs) ont été sauvés grâce aux efforts d’une personnalité locale, Nellie Ionides, née Samuel (1883-1962) qui fut d’abord Madame Walter Levy, puis Madame Basil Ionides, fille du 1er vicomte Bearsted, qui racheta ce qui restait de la demeure du duc d’Aumale. Cette mécène restaura l’Octogone et en fit don en 1972 à la ville de Twickenham avec sa collection de tableaux des XVIIIe et XIXe siècles. C’est un bâtiment classé en 1952 et l’ensemble a donc été converti en galerie d’art en 1972 sous le nom d’Orleans House Gallery. En 1973, 6 hectares à l’extrémité nord de l’ancien parc ont été utilisés pour l’Orleans Park School.
Peintre paysagiste, Michel Nicolas Eustache Hyacinthe Polyclès Langlois travailla à la manufacture de Sèvres de 1847 à 1872. Il reçut une mention honorable comme peintre paysagiste, à l’Exposition Universelle de 1855, dans la classe XVIII.
Polyclès est souvent nommé comme le fils de M. Langlois, de Rouen, car son père Eustache Hyacinthe Langlois (1777-1837) était très célèbre.
Le prince Jean a fait un pèlerinage à Orléans House en 2010 en partant de Chantilly à vélo dans un groupe de neuf amateurs (cf. ici même déjà le 9 mars 2011 le bel article illustré de notre ami Charles).
19 décembre 2020 @ 18:06
Orléans House a laissé à Louis-Philippe toute sa vie un souvenir inoubliable et ce n’est donc pas un hasard si son fils Henri, Duc d’Aumale en fit un jour l’acquisition.
Aujourd’hui encore les membres de la Maison d’Orléans y son attachés. Pour preuve je viens d’apprendre avec bonheur qu’un de ses membres vient d’acheter un tableau représentant cette charmante demeure qui accueillit l’exil de plusieurs membres de sa famille au cours du XIXème siècle.
20 décembre 2020 @ 20:47
Très bien Charles.
19 décembre 2020 @ 15:03
Travail de toute beauté . Je voudrais bien qu’il aille dans un musée ou un château .
19 décembre 2020 @ 16:15
Muchas gracias Gérard
20 décembre 2020 @ 12:18
😉
19 décembre 2020 @ 16:24
Me gustaría un museo francés
19 décembre 2020 @ 16:26
Merci à Charles pour ce post sur ce magnifique vase-cratère et bravo pour le périple à vélo !
Egalement grand merci à Gérard pour cet article si bien documenté.
20 décembre 2020 @ 12:19
Merci Ghislaine.
19 décembre 2020 @ 18:09
Merci Gérard pour toutes ces précieuses informations qui naturellement incitent les internautes à la recherche des images qui correspondent.
20 décembre 2020 @ 12:18
C’est moi qui vous remercie.
19 décembre 2020 @ 18:11
Ce serait bien que le château d’Eu l’obtienne !
19 décembre 2020 @ 18:56
Magnifique vase de Sèvres
20 décembre 2020 @ 07:26
pour le musée Louis-Philippe à Eu ?