Le château de Versailles célèbre les 150 ans de la IIIe République. La Salle du Congrès et l’appartement du président du Congrès sont exceptionnellement ouverts jusqu’à fin septembre en visite libre les week-ends et jours fériés et en visite guidée la semaine. (Copyright photos : EPV)
2 juin 2025 @ 05:09
Le château de Versailles, centre du pouvoir royal pendant des siècles, célèbre la République : c’est le monde à l’envers !
Imaginerait-on le roi d’Espagne célébrer dans six ans les cent ans de l’avènement de la Seconde République espagnole ?
2 juin 2025 @ 15:54
C’est très vrai quand on y pense.
2 juin 2025 @ 06:08
Ou l’histoire d’une restauration manquée par la pusillanimité du comté de Chambord. Les républicains ne le remercieront jamais assez d’avoir insisté pour garder un drapeau dont personne ne voulait plus depuis 1830.
2 juin 2025 @ 14:43
C’est plutôt la pusillanimité des députés qui insistaient pour garder le drapeau tricolore !
2 juin 2025 @ 18:18
Ne chargez pas le comte de Chambord, il n’avait pas le calibre, encore moins le tempérament de feu de sa mère, qui elle, en avait.
La restauration d’un Bourbon en 1873 était un cul de sac politique et l’aristocratie qui l’avait déjugé (la fameuse république des ducs) voulait avancer, et pas reculer avec un chef d’Etat qui branlait dans le manche.
2 juin 2025 @ 20:34
Ne me dites pas que vous croyez encore à cette histoire de drapeau pour expliquer la naissance de la 3ème République en France. Le grand refus n’est qu’un prétexte. Maintenant que l’on a accès aux sources facilement, il faut laisser tomber les versions infantiles et romanesques sur l’histoire de France. Il faut plonger dans les sources et exercer son esprit critique C’est un principe qui vaut d’ailleurs pour l’actualité récente d’ailleurs.
Je cite un article publié dans valeurs actuelles: » Mauriac a rapporté dans le Temps immobile une conversation qui se tint à Colombey en août 1946. Le Général, qui vient de quitter le pouvoir, s’interroge sur la manière d’y revenir : « Voyez-vous, dit-il à Claude Mauriac, je songe beaucoup au comte de Chambord. Je songe aux vraies raisons de son refus. Car l’histoire du drapeau blanc n’est qu’un prétexte, naturellement. Eh bien, cette raison je la connais : c’est qu’il n’avait plus confiance en la France, qu’il savait qu’il ne pouvait rien faire de la France, qu’il a préféré voir la monarchie morte une fois pour toutes et sans avoir à participer à cette décadence. Le roi ne pouvait accepter le traité de Francfort. Si le comte de Chambord avait signé, il lui aurait fallu préparer aussitôt la revanche, il ne pouvait régner sans cela. Or, le pays ne voulait pas de la revanche et il le pressentait, le pays ne voulait surtout pas accomplir l’effort nécessaire. »
Claude Mauriac commente : « Si grave, si triste, le visage du général de Gaulle au moment où il désespère de la France. Il parle tout haut devant moi, le regard perdu… », et il demande alors : « Ce que le comte de Chambord a refusé d’être, c’est vraiment cela que vous voulez que je sois ? »
Par ailleurs, Bismarck ne voulait pas entre parler de restauration d’un Bourbon en France car cela représentait une menace mortelle pour le nouvel empire allemand. Bismarck et la diplomatie allemande a tout fait pour favoriser la république en France.
Le lien de la lettre datée du 18 novembre 1871 de Bismarck au ministre plénipotentiaire de l’Empire allemand à Paris, le baron von Arnim: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5456557q/f2.item.texteImage
Enfin, le comte de Chambord n’avait pas d’héritier direct. Son successeur était un lointain cousin espagnol: don Juan Carlos de Borbón y Bragança, conde de Montizon (par ailleurs prétendant carliste au trône d’Espagne)
3 juin 2025 @ 10:23
Ce que vous qualifiez de prétexte a tout de même agité le monde politique pendant trois ans et a fait l’objet de bien des déclarations de part et d’autre.
Dans son Manifeste du 5 juillet 1871, le comte de Chambord a écrit :
« Entre vous et moi, il ne doit exister ni malentendu ni arrière-pensée.
Non, je ne laisserai pas, parce que l’ignorance ou la crédulité auront parlé de privilèges, d’absolutisme, ou d’intolérance, que sais-je encore ? de dîmes, de droits féodaux, fantômes que la plus audacieuse mauvaise foi essaye de ressusciter à ses yeux, je ne laisserai pas arracher de mes mains l’étendard d’Henri IV, de François Ier et de Jeanne d’Arc.
C’est avec lui que s’est faite l’unité nationale ; c’est avec lui que vos pères, conduits par les miens… ; c’est lui qui vaincra la barbarie nouvelle dont le monde est menacé.
Je le confierai sans crainte à la vaillance de notre armée ; il n’a jamais suivi, elle le sait, que le chemin de l’honneur. Je l’ai reçu comme un dépôt sacré du vieux roi mon aïeul, mourant en exil ; il a toujours été pour moi inséparable du souvenir de la patrie absente ; il a flotté sur mon berceau, je veux qu’il ombrage ma tombe.
Dans les plis glorieux de cet étendard sans tâche, je vous apporterai l’ordre et la liberté. »
Et dans son message du 25 janvier 1872, il précise les choses : « Je ne devais pas, dit-on, demander à nos valeureux soldats de marcher sous un nouvel étendard.
Je n’arbore pas un nouveau drapeau, je maintiens celui de la France, et j’ai la fierté de croire qu’il rendrait à nos armées leur antique prestige.
Si le drapeau blanc a éprouvé des revers, il y a des humiliations qu’il n’a pas connues… Par mon inébranlable fidélité à ma foi et à mon drapeau, c’est l’honneur même de la France et son glorieux passé que je défends, c’est son avenir que je prépare… Rien n’ébranlera mes résolutions, rien ne lassera ma patience, et personne, sous aucun prétexte, n’obtiendra de moi que je consente à devenir le roi légitime de la Révolution. »
“Je n’adopterai jamais le drapeau tricolore”. Pour Chambord il n’était pas question de “renier l’étendard d’Arques et d’Ivry.”
On ne peut être plus clair. Et je pourrais citer encore bien d’autres déclarations du comte de Chambord, de ses partisans, des Orléanistes et même de la presse étrangère.
Ce sont là des sources fiables.
Il y eut bien entendu d’autres raisons mais la question du drapeau fut au centre du débat.
2 juin 2025 @ 06:30
C’est aussi l’occasion d’assister mercredi 4 juin à un cycle de conférences, sur inscription préalable.
2 juin 2025 @ 12:35
😡
2 juin 2025 @ 15:36
Au fond, Versailles aura duré moins que la République.