Le roi des bijoux haute couture, ce fut lui ! Robert Goossens (1927-2016) avait comme surnom dans la profession « Monsieur Bijou« . Pourtant, il n’était pas issu d’un milieu de bijoutiers. Il avait commencé par travailler dans l’atelier de son père à faire des objets d’art, des statuettes en bronze, des souvenirs.

C’est là qu’il apprit l’art de la dorure et du moulage. Et c’est Mademoiselle Chanel qui, en 1952, vint le trouver pour lui demander de créer des bijoux.

Certes la maison Gripoix dessinait beaucoup pour la rue Cambon, mais Goossens imposa ses pierre de couleur et pâtes de verre.

Goossens forgeait des styles différents selon ses clients: perles et dorures pour Chanel, strass et perles de verre coloré pour Balenciaga. Pour Yves Saint Laurent, véritable promoteur du bijou fantaisie original, il créa à chacune de ses collections une gamme de bijoux assortis. Il travailla ainsi avec Loulou de la Falaise sur de grosses turquoises.

Pour Chanel, une fois le thème de la collection définie avec la couturière, il revenait avec des prototypes correspondant, pour lui, à des colliers. Prototypes dans lesquels Chanel entrevoyait des ceintures. Et, à partir de là, couturière et artisan reprenaient leur travail de recherche. Ensemble ou parallèlement.

Grâce à Robert Goossens, les bijoux couture parachevaient l’élégance pure de toute grande maison. Ils constituaient la touche finale d’une tenue, surtout lorsqu’ils répondaient à une volonté thématique et qu’ils faisaient l’objet d’un tirage limité. (Merci à Bertrand Meyer)