En septembre 1934, les lectrices de British Vogue découvrent, stupéfaites, une image en noir et blanc qui semble tout droit sortie d’un rêve Art déco.
Sous l’objectif de Horst P. Horst, maître incontesté de la lumière et des ombres, une femme au visage parfait pose avec une énigmatique parure signée Cartier : les “Diamants Mystérieux”.
Ces bijoux, loin des colliers ou bracelets traditionnels, prennent la forme de pierres uniques, montées sur de discrètes attaches. Placés le long de la ligne des cheveux, sur une mèche en forme de “kiss curl” ou même au-dessus de l’arc du sourcil, ils donnent l’illusion que les diamants flottent sur la peau.
Une prouesse d’orfèvrerie et de style, typique de l’audace créative de Cartier dans les années 1930.
Le cliché de Horst ne se contente pas de documenter un bijou : il en amplifie la magie. Le photographe capte l’instant où le luxe devient presque irréel. Les contrastes de son éclairage sculptent le visage et font jaillir l’éclat des pierres comme si elles étaient suspendues dans l’air, défiant les lois de la gravité.
À travers cette image, c’est tout un pan de l’élégance d’avant-guerre qui se dévoile : un luxe minimaliste, épuré, mais d’une puissance visuelle redoutable. Les “Diamants Mystérieux” ne cherchent pas à éblouir par leur taille ou leur ostentation ; ils séduisent par l’effet d’énigme qu’ils créent, ce subtil mélange d’ingéniosité technique et de poésie visuelle.
Aujourd’hui encore, cette photographie figure parmi les icônes de l’histoire du bijou et de la mode. Elle illustre à merveille la rencontre entre deux génies : l’art joaillier novateur de Cartier et le regard inimitable de Horst P. Horst, qui sut capturer la quintessence d’une époque où l’élégance se vivait comme un mystère à dévoiler.
Elle figure dans l’exposition Cartier au Victoria & Albert Museum de Londres. (Merci à Bertrand Meyer)
Régine ⋅ Actualité 2025, Angleterre, Expositions, France, Joyaux 4 Comments
18 août 2025 @ 04:08
Bertrand Meyer vous êtes devenu la colonne vertébrale de ce site , merci .
18 août 2025 @ 05:41
Cette fois ma respiration est comme suspendue.
Le commentaire n’est pas en reste.
18 août 2025 @ 07:44
Si belle et élégante soit-elle cette mode n’a pas perduré. Les femmes aiment les bijoux élaborés plus que les pierres.Ce sont plutôt les hommes qui collectionnent des pierres non montées .
18 août 2025 @ 07:45
Des solitaires montés en épingle, voilà tout (cela existe depuis des siècles). Mais sous la plume ampoulée de Bertrand Meyer, ça donne 25 lignes !