Amante et muse de Louis Cartier, elle devient la directrice artistique de la maison Cartier en 1933 et ne tirera sa révérence qu’en 1970. Qu’avait-elle d’unique Jeanne Toussaint que l’on compara à une panthère, elle qui en créa tant ? Un talent et surtout un goût incomparables. Son talent a fait le tour de la terre.

Elle aurait pu être architecte ou sculpteur, mais elle se voua à la joaillerie. Son goût pour les montures étranges et la juxtaposition des pierreries permit à une joaillerie unique de faire son apparition. Elle avait le chic pour rassembler des pierres de façon totalement inattendue tout en restant classique. Sens de l’équilibre et des proportions oblige. Pour cette véritable artiste, la pierre elle-même n’était rien tant qu’elle n’était pas admirablement sertie et présentée.

Elle travaillait de préférence sur les pierres les moins coûteuses et avec des saphirs jaunes, de tourmalines, des améthystes, corail, des aigues-marines et créait des combinaisons en couleurs novatrice qui fascinaient même les Maharadjas les plus blasés.

Elle défaisait les lourdes montures d’or des diadèmes, broches et bracelets du Premier Empire pour en faire des parures d’une légèreté de filigrane, avec un ravissant mélange de pierre de couleur. Elle rendit les diamants mobiles, les suspendant en franges, glands, stalactites, créant des chaînes de diamants aussi souples qu’un chapelet.Son bestiaire (flamants, panthères) est un exemple typique des bijoux qu’elle dessinait. (Merci à Bertrand Meyer)